Les lignes bougent sur le front des politiques d'accompagnement du grand âge et de l'autonomie. Deux rapports sur le sujet ont été publiés cette semaine. La ministre déléguée Brigitte Bourguignon a, quant à elle, promis que la loi tant attendue par le secteur devrait être discutée à l'Assemblée nationale en septembre.
Déjà auteur en 2013 d'un rapport sur l'adaptation de la société au vieillissement, Luc Broussy, secrétaire national du Parti socialiste et spécialiste de la Silver économie, a remis ce mercredi au gouvernement 80 mesures pour accompagner le vieillissement sans forcément recourir aux EHPAD.
Révolution culturelle
Au menu notamment : aides préventives pour adapter son logement avant de perdre son autonomie, financements pour des « résidences seniors » à loyer modéré, un tissu urbain et des transports aménagés pour les personnes âgées.
La question du vieillissement est souvent considérée dans le débat public sous le seul angle du très grand âge, des EHPAD et des services d'aide à domicile, mais elle nécessite également une « révolution culturelle » pour répondre aux besoins des 75-84 ans, a expliqué Luc Broussy. Permettre au plus grand nombre de « vieillir chez soi » implique « un logement adapté à ses fragilités présentes ou futures », mais également un urbanisme et des transports permettant que « la vie à domicile ne se transforme pas en assignation à résidence », résume l'auteur du rapport.
Au moment de remettre son travail aux ministres chargées de l'autonomie, du logement et de la cohésion des territoires, Brigitte Bourguignon s'est montrée enthousiaste : « notre grande réforme de l'autonomie bat son plein ». Selon Le Monde, la ministre milite pour un examen du texte en septembre à l'Assemblée nationale mais les arbitrages se poursuivent à Matignon et à l'Élysée.
Reconfigurer l'offre de soins
Le même jour, l'Institut Montaigne aussi publiait aussi un rapport sur le « bien vieillir ». Celui-ci fait 12 propositions pour prévenir la perte d'autonomie, mieux intégrer les seniors à la société et leur permettre de vivre le plus longtemps possible chez eux.
Parmi celles-ci, plusieurs visent à adapter le système de santé face au vieillissement car jugé « inadapté » aux « parcours de soins » et « aux problématiques spécifiques des populations seniors ». Or, celles-ci sont très consommatrices de soins. « En institution (EHPAD ou autres) comme à domicile, les deux-tiers des seniors déclarent avoir une maladie ou un problème de santé chronique ou de caractère durable », écrit l'Institut Montaigne.
Pour y remédier, le rapport n'a qu'un seul mot d'ordre : la coordination « afin de reconfigurer l'offre de soins et d'offrir des soins gradués, selon les situations ». Il est ainsi proposé de développer l'hospitalisation à domicile (HAD) mais surtout d'encourager la collaboration entre les professionnels de la santé et du médico-social. Pour ce faire, l'Institut Montaigne suggère d'intégrer à la Rémunération sur objectifs de santé publique (ROSP) un indicateur sur le « dépistage de la perte d'autonomie ».
En outre, il est recommandé de favoriser, via les Communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) notamment, la mise en œuvre de projets innovants autour des personnes âgées et de renforcer dans les formations initiales et continues les outils de « dépistage des fragilités liées au vieillissement chez les seniors ».
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