Le président américain Donald Trump a engrangé le premier succès législatif de son mandat jeudi. La Chambre des représentants – la chambre « basse » du Congrès américain – a adopté de justesse un texte de remplacement de la loi emblématique de Barack Obama sur la santé, l'Affordable Care Act (ACA), surnommée l'Obamacare.
Donald Trump efface ainsi son échec du 24 mars quand, faute de consensus au sein de la majorité et malgré de fortes pressions de sa part, les républicains avaient été forcés de retirer une première version de la loi. « Ce sera une victoire incroyable lorsque cela passera au Sénat », s'est félicité Donald Trump, désormais en passe de remplir l'une de ses principales promesses de campagne.
Le vote final, très serré, illustre l'aspect toujours controversé du texte actuel : 217 voix, contre 213, dont vingt républicains majoritairement modérés qui ont fait défection. Le débat se tient désormais à la chambre haute du Congrès, le Sénat, où le texte pourrait être profondément remanié sur plusieurs semaines. Des sénateurs républicains ont d'ores et déjà annoncé leur opposition au texte dans son état actuel, car il ferait perdre à des millions de gens modestes leur assurance.
14 millions d'Américains sans couverture ?
Un rapport initial du bureau du budget du Congrès avait estimé que la réforme républicaine en l'état conduirait 14 millions d'Américains à ne plus être assurés dès 2018, effaçant la majeure partie des gains réalisés sous Obamacare.
Sur le fond, la loi de Trump reviendrait sur plusieurs acquis « phares » de la loi, adoptée en 2010. Les Américains ne seraient plus obligés de souscrire à un contrat d'assurance-maladie et n'auraient plus à payer d'amende en cas de non-couverture. Les financements publics de Medicaid – qui assure les plus modestes – seraient réduits et la couverture minimum serait allégée et laissée à la discrétion des gouverneurs des États fédérés (au risque de faire payer plus aux personnes avec des antécédents médicaux).
La réforme à la sauce Trump cible surtout le marché individuel de l'assurance et les travailleurs qui doivent acheter un contrat d'eux-mêmes (et bénéficient d'aides importantes grâce à Obamacare). Or, les républicains affirment que ce marché individuel est dans une spirale infernale, où les assureurs se retirent du marché, et les prix augmentent. La réforme devrait renchérir les tarifs pour de nombreux Américains, surtout ceux proches de la retraite.
La nouvelle loi pourrait en revanche permettre aux assureurs de proposer des assurances « light », moins chères. Les personnes assurées par leur employeur, environ la moitié des gens aux États-Unis, ne seraient pas directement impactées par cette réforme républicaine.
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