« Bienveillant », « changement de méthode » : reçus par François Braun, la CSMF et APH saluent un ministre de la Santé à l'écoute mais déterminé à agir

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Publié le 25/08/2022

Crédit photo : S.Toubon

Depuis la mi-juillet, le ministre de la Santé et de la Prévention François Braun reçoit les acteurs du secteur pour prendre le pouls des professionnels et préparer déjà la conférence des parties prenantes promise par Emmanuel Macron.

Ce jeudi, la CSMF, pour la médecine libérale, et Action Praticiens Hôpital (APH), pour les syndicats de PH, ont été reçus par Ségur. 

Régulation médicale utile

Les retours de cet été – que beaucoup redoutaient – ont été évoqués. En dépit de la pénurie de soignants dans les hôpitaux, le ministre, lui-même urgentiste, a esquissé un premier bilan rassurant de la prise en charge des urgences et des soins non programmés. Selon le Dr Franck Devulder, président de la CSMF, François Braun a « défendu l'utilité de la régulation médicale (des urgences) et salué le rôle majeur des élus, des hospitaliers et des médecins libéraux qui se sont organisés pour assurer la continuité des soins, les soins non programmés », rapporte le patron de la centrale confédérale. Le ministre aurait même reconnu que « les choses auraient pu être bien pire »

Le versement du supplément de 15 euros pour chaque consultation non programmée effectuée à la demande de la régulation Samu/SAS serait également un « levier efficace », « même si des généralistes n'ont pas utilisé cette possibilité », précise le Dr Devulder.

De son côté, APH a salué le début de reconnaissance financière des contraintes attachées à la permanence des soins et au travail de nuit à l'hôpital. « Nous sommes cependant insatisfait car cette majoration n'a pas concerné les astreintes », commente le Dr Jean-François Cibien, président d'APH, précisant que la situation aux urgences restait « très fragile ». 

Opposé à la liberté d'installation

Pour les deux centrales syndicales, la crise des urgences n'est, en tout état de cause, qu'une facette d'un mal très profond qui touche l'hôpital et le système de santé dans son ensemble. Elles attendent ainsi avec impatience l'ouverture de la « conférence des parties prenantes » sur la santé et son articulation avec le conseil national de la refondation, qui sera lancé le 8 septembre.

Selon la CSMF, le ministre a promis d'organiser notamment des débats sur les soins non programmés, l'emploi des assistants médicaux et les transferts entre professionnels de santé. « Les Ordres professionnels sont chargés de répondre sous 15 jours sur ce qui peut être délégué ou non », ajoute le gastroentérologue de Reims. La question de la coercition à l'installation risque de s'inviter dans les débats. Mais « François Braun a rappelé qu'il était très opposé à toute atteinte à la liberté d'installation », insiste le Dr Devulder, qui a senti un ministre « bienveillant mais déterminé à agir ». Et en vue de la future négociation conventionnelle, le ministre aurait promis de « donner des moyens pour la ville pour s'organiser afin de prendre en charge des patients supplémentaires ».

De son côté, APH espère (re)mettre sur la table trois dossiers sur l'attractivité médicale : l'octroi des quatre années d'ancienneté pour les PH nommés avant le 1er octobre 2020 pour éviter la fuite des médecins ; la réforme de la gouvernance hospitalière ; et la construction d'un dialogue social au sein de l'hôpital pour favoriser l'exercice. « Nous avons senti un ministre à l'écoute, prévient le Dr Cibien. Il y a un changement de méthode mais nous resterons vigilants ».


Source : lequotidiendumedecin.fr