Black Friday : l’Ordre des médecins approuve, les usagers du CISS et la FHF réprouvent

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Publié le 12/11/2015

Crédit photo : S TOUBON

Tous agissent bien sûr dans l’intérêt des patients, mais leurs conclusions sont diamétralement opposées.

Le Conseil national de l’Ordre des médecins (CNOM), le Collectif interassociatif sur la santé (CISS, qui fédère les associations d’usagers) et la Fédération hospitalière de France (FHF) ont exposé ce jeudi leurs appréciations, divergentes, sur le mouvement de fermeture des cabinets lancé vendredi à l’appel de tous les syndicats de médecins libéraux et de l’UFML.

L’Ordre perçoit l’exaspération...

« Le conseil national comprend et partage les raisons et le sens de l’exaspération des médecins, et des appels à la grève du 13 novembre dont le gouvernement porte aujourd’hui la responsabilité », écrit le CNOM.

Pour l’institution, au-delà du rejet du tiers payant généralisé, l’opposition au projet de loi traduit une « inquiétude profonde des médecins sur leurs conditions d’exercice, leur indépendance, la reconnaissance de leur rôle dans le système de soins, et la territorialité ». L’Ordre regrette à cet égard que les appels au dialogue lancés au gouvernement n’aient pas « débouché sur le moindre signal tangible d’ouverture du dialogue ».

De son côté, le CISS attaque bille en tête, suggérant que les médecins jugent la loi « illégitime à intervenir dans le domaine des soins de ville ». Et d’enfoncer le clou : « L’assurance-maladie avait permis [avec la dispense d’avance de frais] de débarrasser la relation médecin malade de toute charité ». Mais sans le tiers payant, « il faudra expliquer au médecin que l’on est impécunieux. Forcer le patient à avouer sa pauvreté ne grandira pas les médecins ».

Les hôpitaux présents

Dans son opposition au Black Friday et autres mouvements de grève, le CISS a trouvé un allié de poids, la FHF, qui jette une grosse pierre dans le jardin des médecins libéraux, affiche à l’appui. « Quand certains feront fi de leurs obligations, les hôpitaux, eux, répondront présents ».

La FHF appelle toutefois les pouvoirs publics « à prendre des mesures fortes pour redonner à la médecine de ville toute sa place dans notre système de santé ». Mais, in cauda venenum, la FHF invite aussi les autorités à faire « un rappel à la médecine libérale de ses obligations, au premier rang desquels la participation à la permanence des soins, contrepartie évidente du financement public dont elle bénéficie ».

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H.S.R.

Source : lequotidiendumedecin.fr