TOUS LES professionnels interrogés par « le Quotidien » ne sont pas persuadés de l’utilité de créer de nouveaux métiers. Le président de l’Union nationale des professions médicales (UNPS), Alain Bergeau, fait partie des sceptiques. « J’ai quelques inquiétudes sur la création de nouvelles professions, dit-il. Pour l’heure, je n’entends personne dire qu’il y est favorable. Je ne dis pas qu’il ne faut pas y réfléchir mais il faut se demander pour quoi faire. Rien n’indique par ailleurs que ces professionnels iraient s’installer dans les régions sous-médicalisées où l’on a besoin d’eux. » Pour le kinésithérapeute, la création de professionnels à moindre coût ne résoudra pas le problème de démographie.
La présidente de l’Union nationale et syndicale des sages-femmes (UNSSF), affiche également ses doutes. « Cette mission est une manuvre dilatoire, fulmine Jacqueline Lavillonnière. Utilisons d’abord les compétences des professionnels en place à bon escient avant de vouloir créer de nouveaux métiers. On les prive des outils nécessaires à leur reconnaissance financière et universitaire et on les utilise comme des pions que l’on veut mettre ici ou là. Et après avoir organisé la pénurie, on veut créer des professions subalternes pour régler le problème. » Annick Touba, présidente du Syndicat national des infirmiers et infirmières libérales (SNIIL), est moins sévère. Selon elle, l’universitarisation et la mise en place du LMD offrent de nouvelles possibilités aux professions paramédicales. « Beaucoup d’infirmières suivent un complément à leur cursus initial que l’État peut reconnaître dès aujourd’hui », clame Annick Touba.
Les discussions entamées depuis plusieurs années sur la coopération interprofessionnelle et la création de nouveaux métiers fâchent cet expert du monde de la santé proche des pouvoirs publics. « La problématique des métiers est un vrai sujet mais la réflexion n’aboutit pas, analyse-t-il. Les rapports se succèdent pour éviter que le couvercle ne saute mais il faudra un jour ou l’autre prendre une décision : soit on universitarise les professions existantes, soit on ne le fait pas. Les métiers intermédiaires sont un espoir donné à certains professionnels. Mais que l’on donne d’abord du sens à ceux qui existent ! Des kinés veulent créer un assistant kiné, est-ce nécessaire ? Soit on revalorise le statut des professions paramédicales, soit on prend le risque de les voir partir à l’étranger ».
À l’AP-HM, dans l’attente du procès d’un psychiatre accusé de viols
Le texte sur la fin de vie examiné à l'Assemblée à partir de fin janvier
Soumission chimique : l’Ordre des médecins réclame un meilleur remboursement des tests et des analyses de dépistage
Dans les coulisses d'un navire de l'ONG Mercy Ships