L'année 2018 a commencé de manière agitée à l'hôpital. Depuis plusieurs semaines, des mouvements de grève ont pris corps dans le secteur, les soignants dénonçant la dégradation de leurs conditions de travail et le manque d'effectifs. Systématique, ce double constat s'accompagne de doléances diverses et d'un soutien (inégal) des médecins selon le contexte local.
À Cherbourg (Manche), la majorité des 15 médecins urgentistes et des 40 infirmières de l'hôpital de la ville sont en grève illimitée, mouvement entamé le 13 décembre à l'initiative des soignants. Les grévistes s'insurgent notamment contre l'ouverture ce lundi d'une ligne de transport infirmier interhospitalier, expérimentation qui mobilise ponctuellement un infirmier ailleurs qu'aux urgences, en tension récurrente depuis la fermeture des urgences de Valognes, ville voisine du Cotentin. Décidée cet automne par la direction de l'établissement, cette décision ne passe pas en période épidémique. « En plus, on pensait que la fermeture de Valognes allait se traduire par un rapatriement des personnes à Cherbourg mais il n'en est rien. On ne gagne pas de surplus, on perd à l'inverse du personnel », grogne un médecin, assigné « par solidarité avec l'équipe paramédicale ».
À Vannes (Morbihan), les personnels des urgences ont entamé leur deuxième jour de grève ce mardi pour protester contre l'engorgement du service, des conditions de travail qui entraînent même de la « maltraitance au quotidien », selon une infirmière interrogée par le « Télégramme ». L'hôpital explique dans un communiqué le fort afflux de patients aux urgences par « une offre médicale diminuée en ville pendant les fêtes de fin d’année mais surtout par l’arrivée d’une situation épidémique (grippe, gastro-entérite, bronchiolite). » La direction a prévu de rencontrer les représentants du personnel jeudi 11 janvier afin de leur présenter un plan de « réorganisation » des urgences « compte tenu de la hausse d’activité », plan qui passerait par « des modifications structurelles profondes ».
Les praticiens en renfort à Bordeaux
Au CHU de Bordeaux, c'est toujours dans un service d'urgences que ça coince. Reconductible depuis le 21 décembre à l'initiative d'une intersyndicale de personnels SUD, CGT et FO, la grève est illimitée depuis le 5 janvier et le préavis a été étendu à tout le site hospitalier de l'hôpital Saint-André. Les représentants syndicaux devaient rencontrer ce mardi après-midi la direction de l'établissement pour tenter de trouver une sortie de crise. Cinq médecins urgentistes (sur onze) devaient les accompagner « en signe de solidarité, car nos mauvaises conditions de travail rejaillissent sur les leurs », témoigne une infirmière du service des urgences. Les grévistes réclament cinq postes d'infirmières et deux postes d'aides-soignantes. Selon eux, la direction serait prête à débloquer deux postes d'infirmières et un poste d'aide-soignante. Insuffisant.
À Orsay et Longjumeau (Essonne) enfin, la grogne touche non pas les urgences mais, fait plus rare, les blocs opératoires. Depuis lundi, infirmiers anesthésistes (IADE) et de bloc opératoire (IBODE) de ces deux centres hospitaliers mènent une grève illimitée. En cause : un changement d'horaire en 12 heures « imposé » par la direction, la suppression d'une chambre de garde et le manque de personnels. Cette fois-ci, regrette une infirmière, les médecins ne soutiennent « ni de près ni de loin » cette action.
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