« L’épidémiologie des infections par les HPV chez l’homme n’est pas bien comprise et de ce fait ces résultats sont d’un intérêt substantiel » commente, Joseph Monsonégo (Institut du col, Paris) dans un éditorial accompagnant une étude parue dans le « Lancet ». Ce travail prospectif fournit des données réalistes sur l’intérêt d’une vaccination des garçons contre les papillomavirus. Il se fonde sur les taux de contamination et d’élimination du virus au sein d’une cohorte d’hommes de 18 à 70 ans.
L’étude, signée Anna R. Giuliano (Tampas, États-Unis) et coll., a été menée aux Brésil, Mexique et États-Unis, auprès de 1 159 hommes, tous séronégatifs pour le VIH. Pendant une période moyenne de 27,5 mois (de 18 à 31,2), ils ont subi tous les 6 mois des prélèvements génitaux (sillon coronaire, gland, prépuce et scrotum).
La première donnée apparaît surprenante avec un taux de contamination de 38,4 pour 1000 personnes par mois. L’infection par un papillomavirus oncogène est significativement associée au nombre de partenaires sexuelles. Le rapport des côtes s’élève à 2,40 (1,38 à 4,18) chez les hommes ayant eu au moins 50 partenaires comparés à ceux n’en ayant eu qu’une seule. Une relation similaire est retrouvée pour les rapports anaux entre hommes. À partir de trois partenaires le rapport des côtes est de 2,57 par rapport à l’absence de relation.
De 12 à 19 mois pour l’HPV 16.
La persistance de l’infection est en moyenne de 7,52 mois pour tous types de papillomavirus et de 12 à 19 mois pour l’HPV 16. La vitesse d’élimination du virus décroît chez ceux ayant le plus grand nombre de partenaires féminines, ainsi que chez les Brésiliens et les Mexicains par rapport Américains du nord. Cette élimination gagne, enfin, en rapidité à mesure que l’âge augmente.
Comme l’expriment les auteurs, en conclusion, et Joseph Monsonégo, dans son éditorial, la finalité de ce travail porte sur l’intérêt de la vaccination des hommes et sur le modèle coût-efficacité d’un telle politique de santé. Le gynécologue français, rappelle qu’elle les protège des lésions associées telles que condylomes et néoplasie intraépithéliale anale. Mais, le rapport bénéfice-risque de la vaccination masculine pour éviter le cancer du col chez leurs partenaires n’a pas été définitivement établi.
L’étude, enfin, présente quelques faiblesses que signalent les auteurs. Les méthodes de recrutement des participants et les critères d’inclusion ont créé un biais de sélection de la cohorte. La date de contamination est assimilée à celle de la détection, ce qui peut faire sous-estimer l’incidence de l’affection.
Lancet, doi:10.1016/S0140-6736(10)62342-2 et (11)60277-8 (éditorial).
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