LORSQUE le Pr Daniel Floret, président du comité technique des vaccinations, évoque la recrudescence de la rougeole en France, un mot revient en leitmotiv dans ses propos : vaccination. Incidence croissante par vaccination insuffisante, prévention par la surveillance des carnets de vaccination et par la vaccination correcte des individus.
« Pour que cesse la circulation du virus de la rougeole, explique le Pr Floret, il faudrait que 95 % de la population soit protégée. En dessous de ce que l’on appelle le seuil d’immunité de groupe, se crée une accumulation silencieuse de sujets qui ont, d’une part, échappé à la vaccination, et d’autre part, à l’infection en raison de la faible circulation du virus. Nous nous attendions à cette recrudescence dans la mesure où des centaines de milliers de personnes, voire davantage, n’ont pas contracté la rougeole et n’ont pas été correctement vaccinées. Notamment nombre d’entre eux n’ont pas reçu les deux doses nécessaires. » Le passage de la recommandation vaccinale de 1 à 2 doses n’a pas été aussi largement suivi qu’il aurait dû l’être. C’est ainsi que sont apparues des cohortes d’individus réceptifs, susceptibles d’être contaminés en présence d’un cas.
Ne pas rater une occasion de vacciner.
C’est donc au médecin que revient la mission de dépister ces sujets à risque. « La vérification du statut vaccinal à partir du carnet de santé devrait être beaucoup plus systématique lors d’une consultation, quelqu’en soit le motif, notamment chez les patients non habituellement suivis. On ne doit pas rater une occasion de vacciner et on peut le faire à tout âge, y compris chez l’adulte. »
Une autre situation rend indispensable, cette fois, la vérification du statut immunitaire de la famille : la survenue d’un cas de rougeole. En cas de non-immunisation de l’entourage immédiat, le risque de contracter l’infection est majeur. En effet, l’enfant atteint était contagieux au cours des cinq jours précédant l’éruption et le demeure dans les cinq jours suivants. En revanche, la vaccination dans les quarante-huit heures peut éviter la survenue d’une rougeole en cas de contact précisément daté avec un patient infecté.
Reste à comprendre la cause de l’insuffisance de couverture vaccinale. « Il faut y voir, conclut le Pr Floret, une perception spécifique de ce vaccin. La rougeole a été souvent présentée, à tort, comme une maladie obligatoire et bénigne de l’enfant. L’immunisation aurait été, en outre, insuffisamment proposée par certains médecins, comme le suggèrent des enquêtes menées auprès des familles. »
Conflit d’intérêts : le Pr Floret déclare avoir bénéficié de la part des firmes produisant des vaccins d'invitations à des congrès médicaux et avoir participé sans aucune rémunération à des séances d'enseignement post-universitaire relatives à la politique vaccinale (à l'exclusion de produits) sponsorisées ou organisées par ces firmes.
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