LE CANCER DU COL touche chaque année 3 000 femmes dans notre pays et est responsable de mille décès. Or, nous disposons aujourd’hui de deux stratégies de prévention complémentaires : le dépistage, dont l’organisation pourrait être améliorée, et la vaccination contre les papillomavirus à l’origine de ces cancers, qui devrait elle aussi être développée. L’infection persistante par un HPV oncogène est en effet une étape nécessaire au développement des lésions précancéreuses et cancéreuses du col de l’utérus. En Europe (l’épidémiologie des HPV est différente suivant les régions du monde), cinq papillomavirus sont responsables de 85 % de ces cancers, avec au premier rang l’HPV 16 en cause dans 66 % des cas, suivi de l’HPV 18 (7 %). La responsabilité des HPV 33, 45 et 31 dans l’apparition de lésions précancéreuses et cancéreuses est également démontrée.
Une protection croisée.
Le vaccin Cervarix anti-HPV 16 et 18 a montré, dans l’étude de phase III PATRICIA, une efficacité de 92,9 % vis-à-vis des lésions précancéreuses liées à ces deux papillomavirus oncogènes. Les nouvelles données après un suivi de trois ans mettent en évidence une protection croisée vis-à-vis des autres HPV non contenus dans le vaccin avec une efficacité globale vis-à-vis de l’ensemble des lésions CIN 2 + de 70,2 %. Comme le rappelle le Dr Descamps, la prévention de ces lésions présente aussi l’intérêt de diminuer les colposcopies indiquées en cas de frottis anormaux et les conisations, dont les conséquences obstétricales sont loin d’être négligeables chez des patientes le plus souvent jeunes, comme le souligne le Dr Rouzier.
Le suivi des jeunes filles vaccinées a permis en outre de confirmer la persistance de taux élevés d’anticorps, au moins pendant 7 ans. La surveillance a également confirmé la bonne tolérance de l’adjuvant AS04 contenu dans ce vaccin, avec notamment « l’absence de risque d’induction ou de révélation de maladie auto-immune », comme on peut le lire dans ce même avis du HCSP.
Rappelons que le schéma vaccinal comprend trois injections à 0, 1 et 6 mois et que la vaccination est indiquée à l’âge de 14 ans, avec un rattrapage entre 15 et 23 ans chez les jeunes filles qui n’ont pas eu de rapports sexuels ou au plus tard dans l’année suivant les premiers rapports. Les efforts doivent être poursuivis ou plus exactement intensifiés pour améliorer la couverture vaccinale qui reste très insuffisante dans notre pays. Les jeunes femmes vaccinées doivent néanmoins bénéficier du dépistage cervico-utérin de 25 à 65 ans, insistent les experts.
D’après les communications des Drs Philippe Descamps (CHU d’Angers) et Roman Rouzier (hôpital Tenon, Paris) dans le cadre d’une conférence de presse organisée par les Laboratoires GSK.
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