« Il y a 30 ans, le parcours de soins du patient en cancérologie se déroulait quasi entièrement à l’hôpital avec des traitements dont les effets secondaires devaient être gérés le plus souvent en hospitalisation conventionnelle. Aujourd’hui, le paysage a complètement changé avec le développement des nouvelles thérapeutiques systémiques. Désormais, on est certes toujours obligé d’hospitaliser des patients après des chirurgies lourdes, des chimiothérapies un peu agressives ou pour des situations de fin de vie avec un recours aux soins palliatifs. Mais dans la très grande majorité des cas, le parcours de soin des patients se fait désormais en ambulatoire », constate le Pr Anthony Gonçalves, oncologue médical à l’Institut Paoli-Calmette de Marseille.
Ce parcours du soin est clairement affecté par le développement de traitements moins lourds et de plus en plus ciblés. « Dans tous les domaines, on s’oriente vers des prises en charge de plus en plus ambulatoires. On voit ainsi de plus en plus de stratégies chirurgicales mini-invasives, avec des durées d’hospitalisation les plus courtes possibles. Cette évolution existe aussi dans le domaine de la radiothérapie, avec des techniques récentes, qui permettent une délivrance d’irradiations beaucoup plus précises et localisées, et quelquefois en un temps plus court », explique le Pr Gonçalves.
Quant aux chimiothérapies traditionnelles, certaines d’entre elles ont été progressivement remplacées par des traitements oraux délivrés en ambulatoire. « Les prescriptions sont désormais initiées lors de consultations. Et c’est également en ambulatoire que nous assurons la surveillance de ces traitements et la gestion des effets secondaires. Là encore, le changement est notable. Auparavant, on avait des anticancéreux classiques avec une toxicité souvent aiguë qui devait être gérée de manière rapide en hospitalisation conventionnelle. Avec les nouvelles thérapeutiques, on est davantage dans une prise en charge au long cours d’une toxicité chronique », souligne le Pr Gonçalves.
La multiplicité des effets secondaires rend aussi nécessaire l’intervention d’un plus grand nombre d’intervenants médicaux dans le parcours de soins du patient. « Le panel des effets indésirables possibles est tellement vaste que l’oncologue médical doit avoir des connaissances de plus en plus larges et solliciter des collègues d’autres spécialités médicales, en particulier des internistes, des endocrinologues, des cardiologues, etc. », souligne le Pr Gonçalves.
Éducation thérapeutique
Désormais, il est également difficile d’imaginer un parcours de soins en cancérologie sans des séances d’éducation thérapeutique. « Là encore, c’est une évolution importante et nécessaire. Aujourd’hui, cette éducation thérapeutique est impulsée par le médecin mais en lien étroit avec les infirmiers coordinateurs et parfois les pharmaciens qui délivrent les médicaments. À l’avenir, il est possible que le développement de l’éducation thérapeutique aboutisse à la création de nouveaux métiers, comme celui d’infirmier-clinicien, pour assurer une surveillance optimale de ces traitements chroniques pris en dehors de l’hôpital », explique le Pr Gonçalves.
Enfin, une autre étape, désormais incontournable du parcours de soins du patient, est la réalisation d’analyses moléculaires de sa tumeur pour le choix d’un traitement ciblé. « Là encore, c’est une évolution importante. À l’avenir, de plus en plus de patients vont avoir des prélèvements tumoraux mais aussi, pour une partie d’entre eux, des prélèvements plasmatiques sous la forme d’une biopsie liquide », indique le Pr Gonçalves.
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