C'est officiel, le déconfinement débutera bien ce lundi 11 mai sur l'ensemble du territoire métropolitain, a annoncé ce jeudi 7 mai le premier ministre Édouard Philippe. Cette nouvelle séquence de la crise sanitaire inédite que traverse le pays se fera cependant « doucement mais sûrement », et de façon plus stricte dans certains départements, dont les résultats sont moins bons qu'espérés.
Dans la majeure partie du pays (les départements en vert sur les cartes sanitaires présentées), « des marges de manœuvre ont été retrouvées à l'hôpital », a indiqué le chef du gouvernement. Ces départements pourront passer à l'étape supérieure de déconfinement le 2 juin, incluant si tout va bien avec la réouverture des cafés.
En revanche, dans les départements coloriés en rouge (ceux des régions Hauts-de-France, Île-de-France, Grand-Est, Bourgogne-Franche-Comté), le déconfinement se fera avec des restrictions, les collèges resteront fermés, ainsi que les parcs et jardins publics, a indiqué Édouard Philippe. Mayotte, également en rouge, voit son déconfinement retardé, pour mieux maîtriser l'épidémie. Et la région francilienne est appelée à faire preuve d'une discipline renforcée (gestes barrière, distanciation sociale), notamment pour les personnes vulnérables, âgées ou porteuses de pathologies chroniques.
Une nouvelle carte traduisant la capacité de réalisation des tests virologiques, verte sur l'ensemble de la France, a également été présentée. L'ensemble des personnes vulnérables, symptomatiques et des cas contacts sont en capacité d'être testées, sur tout le territoire. « La France est prête pour tester massivement », a insisté le ministre de la Santé Olivier Véran.
« Ces cartes de France continueront de nous guider dans les semaines prochaines, car elles reflètent la circulation du virus et la saturation des services de réanimation dans nos hôpitaux », a-t-il précisé. L'objectif des prochaines semaines est, entre autres, de faire revenir à la normale le taux d'occupation de ces services, afin que les professionnels de santé retrouvent « un peu de répit ».
475 millions d'euros aux 7 000 EHPAD
Surtout, le ministre de la Santé a détaillé le rôle clé des médecins généralistes à partir du 11 mai. Les personnes avec des symptômes évocateurs devront se tourner vers leur médecin traitant, ou à défaut un médecin de garde ou le 15. Il pourra leur prescrire un test de dépistage à réaliser en ville, à hôpital, via un drive test ou par une équipe mobile à domicile. Si les symptômes s'aggravent ou si le test est positif, le médecin est là encore au premier plan, avant la prise de relais par l'assurance-maladie pour recenser les cas contacts dans l'entourage. En cas de test négatif, le contact médecin/patient doit être gardé, au cas où les symptômes continueraient d'évoluer.
Les personnes ayant été en contact avec un malade devront elles aussi se tourner vers leur médecin, qui décidera d'un test et d'un allégement de l'isolement si celui-ci est négatif. « N'hésitez jamais à contacter votre médecin, a enjoint Olivier Véran. Il pourra également vous mettre en relation avec les cellules d'appui territoriales pour vous proposer un isolement hors de votre domicile. » 100 millions de masques seront bien distribués la semaine prochaines aux soignants, malades et personnes fragiles, a redit le locataire de Ségur.
Enfin, pour ne pas créer « une crise sur la crise », Olivier Véran a invité les patients à « reprendre le chemin des cabinets médicaux ». « Chacun doit recevoir les soins dont il a besoin. Les soins à distance doivent cependant continuer lorsque c'est possible, plus d'un million d'actes de télémédecine sont réalisés chaque semaine depuis le début de la crise », a précisé le locataire de Ségur.
Concernant les 7 000 établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD), le gouvernement a annoncé 475 millions d'euros de crédits supplémentaires. Tous les personnels percevront par ailleurs une prime défiscalisée de 1 500 euros dans les 33 départements où l'épidémie a été la plus forte, et 1 000 euros dans les autres.
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