Dépistage du cancer du sein :  Marisol Touraine annonce deux consultations de prévention à 25 et 50 ans

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Publié le 06/04/2017
Cancer du sein

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Crédit photo : Phanie

Marisol Touraine l'avait annoncé en octobre dernier, à l'issue des travaux du comité d'orientation de la concertation citoyenne et scientifique, lancée en octobre 2015 : le dépistage du cancer du sein devait être modernisé. L'Institut national du cancer (INCa) et la Direction générale de la santé (DGS) étaient chargés d'élaborer un plan d'action.

Lancé ce jeudi, le nouveau programme qui comporte 12 mesures, vise à renforcer l'information des femmes dès 25 ans et à améliorer le suivi des femmes. Parmi les mesures phare de ce plan : la mise en place de 2 consultations dédiées à la prévention à 25 ans et à 50 ans, la première étant prise en charge à 100 % par l'Assurance maladie dès le 1er janvier 2018. « Encore trop peu de femmes ont recours au dépistage organisé. C’est pourquoi je veux que chaque femme de 25 ans bénéficie d’une consultation dédiée et que chaque femme à 50 ans bénéficie d’un suivi plus personnalisé », a déclaré la ministre dans un communiqué.

400 000 femmes de 25 ans concernées chaque année

Le plan assorti d'un calendrier prévoit donc qu'à 25 ans, toutes les femmes n'ayant pas d'antécédents personnels de cancer du sein déjà identifiés soient invitées à consulter leur médecin traitant ou leur gynécologue pour « un temps dédié à la prévention et au dépistage ». Cette consultation doit permettre de repérer les femmes à risque aggravé de cancer du sein qui seront orientées vers les dispositifs et spécialistes adaptés.

Pour les autres, devront être identifiés les antécédents familiaux et les facteurs de risque auxquels la femme est exposée. Une prise en charge des facteurs de risque pourra être proposée ; la jeune femme devra être informée sur les examens à réaliser (âge de début, fréquence) selon son niveau de risque et sur les principaux symptômes qui doivent l'amener à consulter un médecin.

« Vingt cinq ans est l’âge correspondant aux recommandations pour débuter le dépistage du cancer du col de l’utérus », souligne l'INCa. La consultation devra sensibiliser à ce dépistage mais aussi, plus largement, elle devra aborder la la santé sexuelle (contraception, infections sexuellement transmissibles, grossesse...). Cette consultation concernera 401 000 femmes chaque année et entrera dans le modèle de valorisation de la ROSP.

Le dépistage organisé renforcé

La consultation des 50 ans s'inscrit dans le cadre d'un renforcement du dépistage organisé qui reste la référence. Les femmes sont invitées à consulter leur médecin traitant ou leur gynécologue qui identifiera les facteurs de risque et définira les modalités de dépistage et de suivi adaptées au niveau de risque. Le praticien devra avoir une attitude d'écoute, discuter des éventuelles réticiences et expliquer le principe du dépistage, ses avantages et ses limites.

Plus largement, le dépistage et la détection des autres cancers (colorectal, col de l'utérus, mélanome...) devront être abordés. Le médecin, « lorsque c’est pertinent et avec son accord, proposera alors à la femme une invitation et un bon de prise en charge à 100 % pour une mammographie dans le cadre du dépistage organisé ». Les 9 millions de femmes concernées se verront remettre un livret, nouvel outil d'information élaboré par l'INCa, disponible au 3trimèstre 2017. Les médecins pourront s'appuyer sur des outils informatiques comme « les serveurs d'éligibilité » déjà actifs dans certains territoires.

Un suivi mieux coordonné

Le suivi des femmes de 50 à 74 ans doit être plus personnalisé, mieux coordonné en impliquant davantage le médecin traitant. Il donnera lieu à une valorisation de la ROSP dont le niveau sera discuté avec les partenaires conventionnels. L'échographie, si elle s'avère nécessaire en complément de la mammographie, sera désormais réalisée dans le cadre du dépistage organisé sans dépassement d'honoraires possible. La Haute Autorité de santé (HAS) sera saisie pour de nouvelles recommanations sur ses indications dans ce cadre.

Le plan d'action met par ailleurs l'accent sur l'information des femmes, plus complète et plus accessible, tout commme celle des professionnles de santé qui devront aussi être mieux formés (module prévu dans la formation initiale). Il promeut une approche plus humaine avec notamment la prise en compte par les professionnels des douleurs liées à la compresssion mammaire lors des mammographies. Les radiologues sont également sollicités - ils pourront proposer le dépistage - tandis qu'un reconnaisance de la compétence des anatomo-pathologistes sera mise en place. Une double lecture des lésions frontières sera expérimentée.

Après 75 ans, le suivi sera adapté à l'âge et au niveau de risque.


Source : lequotidiendumedecin.fr