LA GRIPPE nosocomiale n’est pas exceptionnelle, et pas seulement dans les services de long séjour. Une étude réalisée dans des services adultes de l’hôpital Édouard-Herriot, à Lyon, entre 2004 et 2007, recensait un tiers de cas nosocomiaux et relevait la faible couverture vaccinale des soignants en soulignant l’importance des précautions d’hygiène (« Bulletin épidémiologique hebdomadaire » 34/2008, « le Quotidien » du 9 septembre 2008). Qu’en est-il en pédiatrie ? Réponse aujourd’hui dans le « BEH » (37/2009) avec une étude prospective réalisée également à Édouard-Herriot.
Les auteurs ont recueilli les données pour les hivers 2005-2006 et 2006-2007 dans plusieurs unités de pédiatrie réparties dans des services de chirurgie, médecine et urgences. Sur les 595 syndromes grippaux inclus dans l’étude (553 enfants et 41 soignants), la grippe a été confirmée par la virologie chez 90 enfants et 5 soignants. Et parmi ces 95 grippes, 5 cas ont été considérés comme nosocomiaux, chez 1 enfant et 4 soignants. Un cas est nosocomial pour un patient quand la grippe apparaît 72 heures ou plus après son hospitalisation et pour un soignant quand il a eu un contact avec une personne ayant présenté un syndrome grippal à l’intérieur de l’hôpital. L’enfant était contaminé par un virus grippal B, les soignants par un virus influenza A. Aucune transmission n’a été observée le premier hiver. Elles ont été au nombre de 7 en 2006-2007, impliquant 4 soignants et 5 enfants, et allant dans les deux sens.
Les auteurs expliquent le nombre peu important de transmission et de grippes nosocomiales par la courte durée d’hospitalisation des enfants (médiane de 2 jours) ainsi que par le très jeune âge de ces derniers (70 % avaient moins de 18 mois). Ils estiment aussi que la couverture vaccinale des soignants, encore faible mais plus élevée en pédiatrie que dans d’autres services (40 % en moyenne la première saison, 30 % la deuxième) peut avoir joué un rôle.
Le fait que 4 soignants grippés sur 5 aient eu une grippe nosocomiale les conduit cependant à souligner une nouvelle fois l’importance de la vaccination et des précautions d’hygiène pour éviter la transmission par gouttelettes. Précautions qui semblent davantage respectées vis-à-vis des enfants, ce qui est bien le moins, qu’entre soignants.
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