« LES RÉSULTATS des essais d’efficacité des vaccins contre le VIH, menés au cours des 12 dernières années, sont porteurs d’optimisme quant à la mise au point d’un vaccin efficace contre le VIH. Cependant une revue de ces études montre que le rythme auquel elles sont conduites est dramatiquement lent et qu’une accélération de la recherche clinique vaccinale est nécessaire ». Constat à la fois porteur d’espoir et terriblement inquiétant sur les délais, que font les médecins des NIH (National Institutes of Health) américains, sous la direction d’Anthony Fauci.
Ils voient pourtant une possibilité d’emballer la machine. « Des protocoles d’essais adaptatifs doivent être mis en œuvre si nous voulons nous engager dans une approche solide, systématique et méthodique de développement d’un vaccin contre le VIH ».
La notion « d’essai adaptatif » serait, selon eux la seule façon de gagner la course contre la montre. Un tel protocole « permet d’adapter de l’essai selon les données acquises en cours d’étude. Il requiert un accès aux résultats cliniques, alors qu’ils évoluent, plus tôt dans le processus de développement du vaccin ». Ceci sous-entend qu’une ou plusieurs échéances décisionnelles seront prévues, en cours d’essai, selon les résultats intermédiaires. Cela pourrait aboutir aussi bien à un arrêt prématuré, pour manque d’efficacité, qu’à une modification du protocole, pour cause d’efficacité.
Cette proposition de méthodologie nouvelle est fondée sur l’expérience des essais vaccinaux antérieurs avec leurs obstacles ou leurs résultats. Le premier, en 1998, mené avec la sous-unité gp120 avait échoué pour cause d’inefficacité. Un autre, STEP, mis en place en 2005, avait montré quelques résultats positifs, mais une augmentation des infections par le VIH chez les hommes non circoncis. Plus récemment, RV144, instauré en 2003, associant une protéine d’enveloppe virale au virus du canaripox, avait permis de réduire de 31 % le taux de contamination chez des individus hétérosexuels. Ses résultats connus en 2009 apportent la preuve du principe qu’une vaccination est possible.
Anthony Fauci et son équipe en tirent deux grandes conclusions. Tout d’abord, la diversité des approches immunologiques montre bien les carences dans la compréhension des réponses protectrices. Ensuite, le délai entre l’essai et l’analyse de ses résultats laisse penser qu’il faudrait « des décennies pour mettre au point un vaccin globalement efficace ».
Autre argument en faveur de l’essai adaptatif, les chercheurs constatent l’absence de biomarqueurs définissant la réduction dans les contaminations par le VIH. « Il faut un programme systématique permettant d’établir le lien entre la réduction des contaminations et une réponse immune majorée en réponse à un vaccin ». Dès lors, ils suggèrent de mettre en route des études de phase IIb avec différents candidats-vaccins permettant de générer différentes hypothèses. Dans le cadre d’essais adaptatifs cela autoriserait à éliminer très tôt les préparations vaccinales inefficaces. Ils ajoutent que, en l’absence de corrélation immunologique, se reposer uniquement sur les études cliniques ne semble pas une méthode optimale de développement d’un vaccin contre le VIH. De multiples études de phase II menées de front, avec la possibilité d’examiner les objectifs d’efficacité et immuns en temps réel, feraient avancer un essai concluant à pas de géant. Cette base solide offrirait une garantie pour la mise en place d’une étude de phase III visant à juger de l’efficacité. Une relation avec la protection immunitaire pourrait être établie.
Science Translational Medicine, 20 avril 2011, vol 3, n° 79, 79ps13.
À l’AP-HM, dans l’attente du procès d’un psychiatre accusé de viols
Le texte sur la fin de vie examiné à l'Assemblée à partir de fin janvier
Soumission chimique : l’Ordre des médecins réclame un meilleur remboursement des tests et des analyses de dépistage
Dans les coulisses d'un navire de l'ONG Mercy Ships