IL ÉTAIT annoncé pour la fin de l’année 2009, Roselyne Bachelot l’a finalement présenté cette semaine en conseil des ministres. Le plan de lutte contre les AVC (accidents vasculaires cérébraux) reprend les quatre grandes orientations qui étaient suggérées dans le rapport du Dr Élisabeth Fery-Lemmonier, conseillère générale des établissements de santé, remis à la ministre de la Santé à l’issue des travaux du comité de pilotage sur les AVC mis en place en novembre 2008.
L’AVC touche environ 400 000 personnes en France. Il représente la troisième cause de mortalité chez l’homme, la deuxième chez la femme, la première cause de handicap acquis de l’adulte. Le plan, épais de près de 80 pages, indique d’emblée que « maîtriser les facteurs de risque permet de diminuer la mortalité et la morbidité évitables, et en particulier chez les personnes de moins de 65 ans, qui constituent 25 % des patients ».
C’est la raison pour laquelle l’objectif numéro 1 du plan est la prévention. Dans son premier axe, il cible le grand public, avec l’amélioration de son information concernant l’AVC et ce, avant, pendant et après l’accident, depuis les signes d’alerte jusqu’à l’accompagnement du handicap. Dans le troisième, il vise les professionnels de santé, qui semblent mal informés et mal formés dans ce domaine. Il entend en effet « faire évoluer les formations médicales et paramédicales ainsi que la reconnaissance des compétences acquises dans la prise en charge des AVC » et développer des programmes de formation des professionnels à l’éducation thérapeutique concernant les maladies cardio-vasculaires, dont l’AVC. Il espère également insérer le thème des pathologies cardio-neuro-vasculaires dans le cursus de formation des cadres de santé publique. Et puis, afin d’améliorer la pratique des professionnels de santé, il compte entre autres, poursuivre le programme pluriannuel de prévention cardiovasculaire de l’assurance-maladie en direction des médecins.
Et il souhaite aussi développer la réflexion éthique pluriprofessionnelle des acteurs de l’AVC.
Deux millions pour la recherche.
Le deuxième axe du plan vise à mettre en uvre des « filières de prise en charge et les systèmes d’information adaptés », en plaçant notamment l’AVC comme priorité du projet régional de santé et donc en l’appliquant à travers les schémas régionaux de prévention, d’organisation des soins et d’organisation médico-sociale. De nouvelles unités neurovasculaires (UNV) vont s’ajouter aux 97 qui existent actuellement : 27 sont prévues cette année et 25 doivent être créées en 2011. Un accent particulier doit être mis sur l’accès en urgence à l’imagerie. Les systèmes de télémédecine vont être déployés. Le plan prévoit aussi notamment l’expérimentation d’une consultation bilan post-AVC et la création d’un acte de thrombolyse intraveineuse.
Enfin, le dernier axe du plan mise sur la promotion de la recherche, en soutenant d’ailleurs le développement coordonné de plusieurs registres populationnels des AVC. Il veut également contribuer à réguler la démographie des professions de santé. Dans chaque région, un « coordonnateur AVC » de l’ARS (agence régionale de santé) veillera à identifier les professionnels impliqués dans la prise en charge de l’AVC afin de mesurer les besoins. Et un bilan sera présenté chaque année aux comités régionaux de l’observatoire national des professions de santé (ONDPS).
Le plan, prévu pour la période 2010-2014, mobilise près de 134 millions d’euros : 31,8 millions d’euros pour le premier axe, 97,87 pour le deuxième, 2,3 pour le troisième et 2 millions pour la recherche. Aujourd’hui, les dépenses sanitaires et médico-sociales de l’AVC sont estimées à 8,4 milliards d’euros.
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