Le discours de Marisol Touraine lève un coin du voile sur la relance du DMP (qui redevient dix ans après sa création le dossier médical partagé). La maîtrise d’œuvre en sera confiée à l’assurance-maladie, a annoncé la ministre de la Santé. Ce nouveau DMP intégrera « l’enjeu de la messagerie sécurisée » que l’ASIP-Santé, jusque-là chargée du développement du DMP, a lancée fin 2013. En 2012, Marisol Touraine avait indiqué que le nouveau DMP bénéficierait en premier lieu aux malades chroniques et aux personnes âgées.
Cette quatrième tentative (après Douste-Blazy, Xavier Bertrand et Roselyne Bachelot) démontre la complexité de la tâche.
Dans un rapport en 2013, la Cour des comptes avait formulé un verdict sévère, pointant la « défaillance de stratégie et de pilotage de la part de l’Etat, le manque d’une évaluation rigoureuse, et les insuffisances graves de suivi financier ».
Bientôt un calendrier
Quid désormais de l’ASIP-Santé ? Selon Philippe Burnel, délégué à la stratégie des systèmes d’information de santé au ministère, l’agence va « se recentrer sur son cœur de métier, qui est la production de normes et de référentiels. Pour le DMP, l’enjeu, c’est le développement en ville, dont la CNAM est l’interlocuteur naturel. Il est donc logique de lui en confier le développement. » Un calendrier d’action devrait être rendu public dans les mois qui viennent.
Prévu par la loi Douste-Blazy de 2004, le DMP devait générer d’importantes économies pour le système de santé. Alors que selon certaines estimations, il aurait déjà coûté près de 500 millions d’euros (187 millions selon l’ASIP), seuls 470 000 dossiers ont été ouverts.
Marisol Touraine a par ailleurs annoncé que le concubin ou partenaire de PACS d’une personne décédée pourrait avoir accès à son dossier médical. « Cette possibilité existe pour les personnes mariées, a déclaré la ministre. Rien ne justifie qu’elle leur soit réservée. »
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