LE QUOTIDIEN : Comment s'est passée la préparation ?
Dr FRANCK LE GALL : Les joueurs sont arrivés par « vagues » en fonction de la date de leur dernier match : finales de coupes nationales ou coupe d'Europe. Le premier jour nous nous sommes tous rassemblés le 17 mai à l'occasion d'un stage à Biarritz de 5 jours, puis nous avons enchaîné par un stage d'une semaine à Clairefontaine et enfin 4 jours en Autriche avant le début de la compétition et le match contre la Roumanie du 10 juin. La période de rassemblement est un petit peu plus courte que ce à quoi nous sommes habitués et nous sommes partis 2 fois en stage mais c'est comparable aux préparations des précédents grands rendez-vous.
Quels sont les types d'examens médicaux réalisés dans le cadre du suivi des joueurs ? Les cas récents de Patrick Ekeng et Bernardo Ribeiro, morts d'un arrêt cardiaque lors de rencontres, incitent-ils à renforcer la prévention cardiovasculaire ?
Un examen clinique complet est réalisé en début de stage : bilan cardiaque, électrocardiogramme et échographie, ainsi qu'une prise de sang complète. Avec l'accord du joueur, on échange également des informations médicales avec le médecin de son club d'origine, essentiellement sur le niveau de forme et les blessures éventuelles.
Les cas récents nous rappellent que le bilan cardiologique annuel mis en place depuis près de 20 ans pour les sportifs de haut niveau est indispensable pour dépister d'éventuelles anomalies. A priori, les spécialistes en cardiologie du sport nous laissent entendre qu'il est suffisant à ce jour.
Ces joueurs arrivent en fin de saison, ils ont plus de 20 matchs derrière eux pour certains et vont jouer un match tous les 4 jours au cours de la compétition. Est-ce que cela pèse sur le risque de blessure ?
La fin de saison est compliquée, c'est vrai, et les joueurs sont forcément plus fatigués qu’au mois de septembre. Avec le sélectionneur, nous avons cependant la possibilité de les protéger en aménageant les temps de jeu des différents joueurs pendant au cours des entraînements et pendant les matchs de préparation en fonction des éléments médicaux qui nous sont communiqués, et de leurs états de fatigue.
Quelle est la panoplie d’outils à votre disposition pour assurer la préparation et la récupération ? Quelle est la séquence à respecter entre deux matchs ?
À la sortir du match, nous veillons en priorité à la réhydratation des joueurs. Nous les fournissons aussi en boissons protéinées. Idéalement, on procède également à des bains froids et à des massages dans les heures qui suivent le match. Si ce n'est pas possible pour des raisons pratiques, il faut que ce soit fait dans les 24 heures. Il n'y a pas d'examen particulier à faire, à moins qu'une plainte ne nous soit signalée lors de l'interrogatoire d'après match. Le plus souvent, il s'agit de plaintes concernant une articulation, généralement la cheville. Nous avons toujours un échographe disponible pour une première exploration dans ces cas-là. Enfin, les joueurs doivent faire 10 à 15 minutes de vélo d'appartement en guise d'activité musculaire de faible intensité.
Certains postes sont-ils plus exposés aux blessures ?
Tous les joueurs ont le même risque traumatologique. Le seul cas particulier est celui des gardiens de but qui sollicitent un peu plus les membres supérieurs et qui doivent gérer une tension nerveuse plus importante, puisqu'ils doivent être décisifs sur des séquences courtes et intenses.
Est-ce que le risque d'attentat pèse sur l'esprit des joueurs ?
Je ne pense pas qu'aujourd'hui le risque d'attentat soit encore très présent dans leurs esprits. Ils ont été très marqués par les événements, mais ils arrivent aussi à passer très vite à autre chose, comme leur métier les y oblige. Il reste à espérer que l'actualité ne les rattrapera pas.
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