En Europe, la tuberculose fait de la résistance

Publié le 23/03/2009
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LA JOURNÉE du 24 mars marque l’anniversaire de la découverte en 1882 par le microbiologiste allemand Robert Koch, de l’agent responsable de la tuberculose, Mycobacterium tuberculosis. Ses travaux lui ont valu le prix Nobel en 1905. Plus de cent vingt ans plus tard, la tuberculose persiste en Europe et l’objectif d’une élimination (moins de 1 cas pour million d’habitants) d’ici à 2015 risque d’être difficile à atteindre pour un certain nombre de pays européens.

Selon le dernier bilan publié dans le bulletin « Eurosurveillance », 84 917 nouveaux cas ont été recensés en 2007 dans 27 pays européens, une baisse de 12 % depuis 2003. Les taux les plus élevés sont observés en Roumanie (118 pour 100 000) et en Bulgarie (40 pour 100 000), deux pays qui ont rejoint l’Union européenne en 2007. Malgré une tendance générale à la baisse, les taux sont en augmentation dans certains pays comme Malte (plus 61 % en moyenne par an), l’Islande (+ 37 %) et, dans une moindre mesure, la Grèce (+ 2 %), le Royaume-Uni (+ 3 %) et la Suède (+ 5 %). Les tuberculoses de l’enfant représentent 4 % de tous les cas, une proportion stable depuis dix ans. En revanche, les tuberculoses chez les 45-64 ans et chez les plus de 64 ans représentent plus de la moitié des cas chez les Européens et seulement 25 % chez les non-Européens. Les taux de méningites chez les enfants de moins de 5 ans sont inférieurs à 1 pour 10 millions depuis 2003.

Si la part des migrants est restée stable depuis trois ans (2005-2007), elle représente 21 % des cas en Allemagne - où le nombre total de cas a chuté de 4 % - et 37 % en France (17 % sont originaires d’Afrique subsaharienne, 13 % d’Afrique du Nord et 7 % d’Asie) - le taux de déclaration chez les personnes nées à l’étranger est environ 8 fois supérieur à celui observé chez celles nées dans l’hexagone.

Plus inquiétant dans ce tableau somme toute encourageant, l’augmentation des cas de tuberculose multirésistante, qui peut atteindre 21 % dans certains pays, comme les États baltes. « La pharmacorésistance est plus que jamais une menace réelle », soulignent les auteurs du bilan européen.

Le Quotidien du Mdecin

Source : lequotidiendumedecin.fr