Depuis le 3 décembre, le personnel de la maternité de l'hôpital Tenon (AP-HP), dans le XXe arrondissement de Paris, est en grève. Ce mouvement fait suite à la réouverture d'une partie de la maternité, après deux ans de rénovation des locaux qui permettra à la maternité de compter 42 lits de suites de couche et de pathologies maternelles.
Avec cet agrandissement, et dans un contexte budgétaire « contraint », la direction veut passer de 1 900 accouchements pendant les travaux à 2 800 en 2017 et 3 500 par an ensuite, sans augmenter les effectifs, qui s'élèvent actuellement à une soixantaine de professionnels de santé (infirmières, aides-soignantes, sages-femmes).
Ces projections sont dénoncées par les syndicats. « La direction veut par exemple qu'il y ait une infirmière pour 21 patientes alors qu'il en faudrait deux, ou une sage-femme et demie en douze heures par jour, alors qu'il en faudrait deux en dix heures », explique Maryse Lopez, déléguée syndicale SUD santé à Tenon.
« Depuis la hausse d'activité il y a dix jours, on commence notre service en sachant que si on veut bien faire notre travail, il y a des patientes que l'on ne verra pas par manque de temps », témoigne l'une des sages-femmes du service, rappelant que la maternité, de niveau II, accueille des grossesses à risque et un centre spécialisé pour la drépanocytose, une maladie de l'hémoglobine.
Négociation avec la direction ce mardi
Les personnels refusent également la fusion des fonctions d'aide-soignante et d'auxiliaire de puéricultrice en une seule et même fonction, auxiliaire de maternité. Une fusion voulue par la direction afin de « faire des économies de personnel », selon les grévistes.
« Nous voulons garder chacune nos spécificités, nos métiers sont différents et complémentaires, pas interchangeables », dénonce l'une des infirmières.
Signe du mal-être des personnels, deux sages-femmes et trois infirmières sont arrêtées pour burn-out depuis la réouverture post-travaux. Plusieurs ont également écrit des courriers à la direction pour exprimer leurs difficultés au travail.
Ce mardi, les délégués syndicaux doivent à nouveau négocier avec le responsable des ressources humaines et le directeur du groupe hospitalier de l'est parisien, qui comprend les hôpitaux Armand-Trousseau, Rothschild, Tenon, Saint-Antoine et La Roche-Guyon. Ils espèrent obtenir une hausse des effectifs pour la maternité. À défaut, ils se disent prêts à continuer la grève.
La direction de l'AP-HP a de son côté précisé à l'AFP que « la prévision d'activité de 2 800 accouchements correspond à un retour d'activité d'avant les travaux, avec le même nombre de personnel qu'alors ».
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