Les infirmières de bloc opératoire sont appelées à la grève, ce mardi, par le collectif Inter Blocs et par l'Union fédérale des médecins, ingénieurs, cadres et techniciens de la CGT. Cet appel concerne les infirmières de bloc spécialisées (IBODE) mais aussi les infirmières de diplôme général qui y travaillent. Un rassemblement était notamment prévu à 13 heures devant le ministère de la Santé à Paris.
La vague bleue déferle sur toute la France
— Collectif Inter-Blocs (@CBlocs) May 25, 2021
Les infirmiers de bloc opératoire sont en colère !@olivierveran nous snobe et on nous propose @Seb_Delescluse...
Ce mépris est inacceptable !@Sante_Gouv rdv à 13h !#StopAuMépris#RendezMoiMaNBI#journéedelutte pic.twitter.com/LlvtwCDGwr
Les principales revendications des paramédicaux sont une revalorisation des salaires et la reconnaissance de leur spécificité dans les blocs. Les IBODE demandent notamment la création d'un « corps complet » dans la fonction publique hospitalière, la réingénierie de leur profession au niveau master 2 et un salaire brut minimum de 3 600 euros.
Application des actes exclusifs
Elles demandent aussi « l'application immédiate » du décret du 27 janvier 2015. Ce dernier leur prévoit une série d'actes exclusifs (installation du patient, mise en place et fixation des drains sus-aponévrotiques, fermeture sous-cutanée et cutanée, aide à l’exposition, à l’hémostase et à l’aspiration). Mais faute d'un nombre suffisant d'IBODE dans les blocs et de places proposées en formation, le texte n'est toujours pas appliqué.
Il priverait par ailleurs de compétences les infirmières non spécialisées travaillant actuellement en bloc opératoire, majoritaires. Pour celles-ci, le collectif Inter Blocs et la CGT réclament donc une « obligation de formation IBODE » dans les cinq ans maximum d'exercice au bloc opératoire, à partir du 1er janvier 2021. Actuellement, cette obligation de formation est obligatoire pour celles en poste « depuis au moins un an ».
Inquiétude des praticiens et cliniques
Cette application des actes exclusifs suscite l'inquiétude depuis des mois des représentants de praticiens de bloc opératoire, notamment libéraux, et des cliniques.
Daniel Caille, PDG du groupe de cliniques Vivalto, a indiqué « soutenir son personnel » en grève ce jour, y compris les infirmières non IBODE qui exercent dans les blocs opératoires depuis des années « et dont les compétences sont reconnues ». « Le sujet est majeur. Aujourd'hui on ne peut pas recruter dans nos blocs, car il n'y a pas assez d'IBODE formées, et nous sommes en risque de responsabilité civile et pénale », déplore-t-il.
Le syndicat le BLOC, qui représente les chirurgiens exerçant en cliniques, alerte régulièrement de son côté sur une « mise en danger » et un risque de « paralysie » des blocs opératoires en cas d'application pleine et entière de ce décret sur les actes exclusifs.
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