Un SAMU en grève contre le 116-117

En Indre-et-Loire, le nouveau numéro de régulation ne passe pas

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Publié le 03/11/2016
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Depuis lundi, le 116-117 fait l'objet d'une fronde commune des régulateurs du SAMU et du service départemental d'incendie et de secours (SDIS) d'Indre-et-Loire, terre d'élection de Marisol Touraine, à l'origine du dispositif.

Voté dans la loi de santé, ce numéro d'appel national d'accès à la permanence des soins ambulatoire entérine le principe de la régulation déportée. Son but : décharger les régulateurs du « 15 » des appels qui ne relèvent pas de l'urgence.

Sa mise en service est prévue au plus tard le 24 janvier 2017, soit six mois après la parution du décret d'application de la loi au « Journal officiel ».

Mais localement, le nouveau numéro d'appel ne passe pas toujours. L'Indre-et-Loire possède une plateforme unique de traitement des appels appelée le CETRA. Quatre régulateurs du SAMU et des sapeurs-pompiers y répondent sans distinction aux 15, 18 et 112. De source interne, cette activité représente de 700 à 800 appels quotidiens, dont les trois quarts concernent le SAMU.

La semaine dernière, l'ouverture pour des motifs inconnus de la ligne 116-117 (aujourd'hui désactivée) a provoqué un vent de panique au CETRA. Selon un agent hospitalier interrogé par « le Quotidien », la réception d'une quatrième ligne pourrait augmenter le flux d'appel de 20 à 40 %. Les pompiers, eux, auraient à gérer en sus du 15 de nouvelles demandes purement médicales. « Et pendant qu'on répondra au 116-117, on laissera en suspens un accident de la route ou un feu en propagation », s'agace l'un d'eux. Les régulateurs du SAMU réclament des bras et du matériel ; les pompiers veulent enterrer le 116-117.

Dans une lettre adressée à la ministre de la Santé et relayée par la presse locale, le président du département, Jean-Gérard Paumier (LR) réclame que l'ARS du Centre-Val de Loire mette à bas le dispositif.

Ironie de l'histoire : Marisol Touraine a visité le CETRA en décembre 2014, avant son embrasement... et avant d'aller assister à une cérémonie en l'honneur de la Sainte-Barbe, patronne des sapeurs-pompiers.

A.B.-I.

Source : Le Quotidien du médecin: 9531