Le Contrôleur général des lieux de privation de liberté (CGLPL) recommande dans un avis publié au « Journal officiel » ce 14 juin que l'enfermement d'enfants soit interdit dans les centres de rétention administrative (CRA) ; seule la mesure d'assignation à résidence peut être mise en œuvre à l'égard des familles accompagnées d'enfants, lit-on.
Le CGLPL considère, comme le Défenseur des droits et la Commission nationale consultative des droits de l'homme, que l'enfermement d'enfants en CRA est contraire à leurs droits fondamentaux. L'environnement carcéral met en danger leur intégrité psychique : traumatismes, mise à mal de l'autorité parentale, univers anxiogène. Les témoignages reçus par le CGLPL révèlent des angoisses durables chez les enfants passés par un CRA, ainsi que des troubles du sommeil, du langage, ou de l'alimentation. Ceci, malgré toutes les améliorations des conditions matérielles d'accueil.
Le CGLPL dénonce l'augmentation constante du nombre d'enfants enfermés en CRA, de 41 en 2013 à 304 en 2017. Entre janvier et avril 2018, déjà 77 enfants ont été enfermés majoritairement dans deux CRA, ceux de Metz-Queuleu et du Mesnil-Amelot, preuve, selon le Contrôleur, que le choix de l'enfermement est lié à des pratiques locales des préfectures, qui y voient un moyen de faciliter une reconduite.
Enfin, le CGLPL regrette que l'enfermement des enfants avec leurs parents dans les CRA ne soit pas mentionné (et interdit) dans la loi immigration votée par l'Assemblée nationale le 22 avril (et examinée au Sénat du 19 au 22 juin), ce qui les soumet à l'allongement éventuel de la durée de rétention de 45 à 90 jours.
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