Évolution de la conduite à tenir face au mpox : la DGS appelle à ne pas baisser la garde

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Publié le 05/05/2023
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Crédit photo : AFP

Dans un « DGS Urgent », daté du 4 mai, les autorités détaillent les évolutions de la conduite à tenir en cas d’infection à virus mpox (ex-variole du singe ou monkeypox). Alors que 17 cas confirmés ont été signalés en région Centre-Val de Loire entre le 1er janvier et le 23 mars, la Direction générale de la santé (DGS) appelle à rester mobilisé pour prévenir toute résurgence.

L’enjeu est d’abord de maintenir la surveillance et le dépistage. Tout patient avec des signes compatibles (patient « cas suspect ») doit se voir proposer un test de confirmation virologique par RT-PCR, « dont le prélèvement peut être réalisé en ville sur prescription médicale », est-il rappelé. Cette modalité de dépistage est devenue nécessaire « compte tenu de la faible incidence actuelle », indique la DGS, jugeant que « la valeur prédictive positive de l’examen clinique est désormais faible ».

Un renforcement du contact-tracing

Les cas sont ensuite à signaler « dans les meilleurs délais » aux agences régionales de santé (ARS) via la déclaration obligatoire (DO) orthopoxvirus. Ces signalements doivent permettre des investigations (origine de la contamination) et le contact-tracing (identification des contacts à risque), est-il rappelé.

Ces « contacts à risque » sont définis par un « contact non protégé sans notion de durée avec la peau lésée ou les fluides biologiques d’un cas symptomatique ou ayant eu un contact physique indirect par le partage d’ustensiles de toilette, ou le contact avec des textiles ou de la vaisselle sale utilisés par le cas symptomatique ». Ils doivent être « orientés au plus tôt vers la vaccination post-exposition ».

En cas de refus de communication des contacts, il peut être proposé aux patients de réaliser eux-mêmes la notification aux contacts et de transmettre les recommandations adaptées. Les professionnels doivent également encourager les patients à répondre à l’enquête comportementale anonyme « MECCDO » sur les comportements et pratiques sexuelles des personnes contaminées, dans l’optique de permettre une adaptation des stratégies de prévention.

Pour la prise en charge des éventuels cas graves hospitalisés, la procédure d’accès au tecovirimat reste inchangée. Elle passe par une sollicitation de l’ARS pour le déstockage du traitement. En cas de persistance des symptômes et de demande de renouvellement de traitement, le Centre national de référence doit également être sollicité afin de « s’assurer de l’absence de résistance au traitement », est-il précisé.

En parallèle, l’offre de vaccination, gérée par les ARS via sante.fr, reste disponible. Elle est à promouvoir auprès des personnes éligibles : les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH) rapportant des partenaires sexuels multiples et les personnes trans rapportant des partenaires sexuels multiples, les personnes en situation de prostitution lorsqu’elles en expriment la demande et les professionnels des lieux de consommation sexuelle, quel que soit le statut de ces lieux.

Il est « essentiel » d’informer et de transmettre les conseils de prévention de l’infection au virus mpox lors de tout dépistage d’une infection sexuellement transmissible (IST) ou de la prescription ou du suivi d’une prophylaxie pré-exposition au VIH (PrEP), insiste la DGS. « Inversement, en cas de consultation pour suspicion d’exposition au virus mpox ou de demande de vaccination contre le virus, un dépistage des autres IST doit également être proposé aux patients. »

Dans la même optique de prévention, un avis du Comité de veille et d’anticipation des risques sanitaires (Covars) de 22 novembre 2022 alertait sur les risques de reprise épidémique et invitait à « poursuivre les efforts pour prévenir toute résurgence et réduire autant que possible les situations de transmission ».

17 cas groupés en Centre-Val de la Loire

De son côté, SPF appelait, dans un point de situation de l’épidémie daté du 27 avril, « à la vigilance à l’approche de la saison des festivals internationaux HSH et des marches des fiertés ». Et ce d’autant qu’un cluster a récemment émergé en région Centre-Val de Loire. Entre le 1er janvier 2023 et le 23 mars 2023, 17 cas masculins confirmés ont été signalés, dont 14 depuis le 1er mars.

Parmi ces cas, six n’ont reçu aucune vaccination contre la variole, un a rapporté un schéma de vaccination non complet (vaccination dans l’enfance avec un vaccin antivariolique de 1re génération) et dix ont déclaré un schéma complet : cinq avec un vaccin antivariolique de 1re génération dans l’enfance + une dose de vaccin de 3e génération en 2022, et cinq avec deux doses de vaccin de 3e génération en 2022, détaille SPF

La proportion de vaccinés dans ce cluster (59 %) est plus élevée que ce qui est observé au niveau national (25 % des cas masculins de mpox déclarés entre octobre et février 2023 en France concernaient des hommes vaccinés). « Il convient d’attendre les résultats des études d’efficacité en vie réelle qui permettront de mieux interpréter ces données », commente SPF, rappelant le manque de recul sur l’efficacité des vaccins de 3e génération et sur la durée de la protection. Depuis le début de l’épisode épidémique à l’été 2022, SPF a recensé 4 146 cas confirmés biologiquement et 856 cas probables ou possibles.

DGS

Source : lequotidiendumedecin.fr