« Vieilles recettes éculées », « solutions de facilité », « déconnectées de la réalité »... À peine dévoilé, le rapport de la Cour des comptes sur l'avenir de l'assurance maladie a soulevé sans surprise un tollé du côté des syndicats de médecins libéraux. Aucune proposition de régulation ne trouve grâce aux yeux de la CSMF, du SML et de la FMF.
Tous dénoncent le conventionnement sélectif préconisé par la rue Cambon. Cette solution, qui resurgit périodiquement, est vouée à l'échec car elle découragerait les jeunes à s'installer en libéral et favoriserait l'installation de médecins non conventionnés, font valoir les syndicats.
Le plafonnement strict des dépassements d'honoraires ne fait pas davantage recette. « Est-on en train d'organiser une fuite des cerveaux médicaux ? », s'interroge le SML.
Maîtrise comptable
Une autre pilule passe mal : l'extension des horaires d'ouverture des cabinets le soir et le week-end pour désengorger les urgences. La CSMF condamne « une idée simpliste qui ignore totalement les modalités d’application et les problèmes tarifaires. Alors que le moindre passage aux urgences coûte dix fois plus qu’une consultation chez un médecin généraliste… Les médecins libéraux, généralistes et spécialistes, peuvent largement assumer des urgences, à condition qu’on leur en donne les moyens ».
Quant à la limitation du volume d'actes et de prescriptions, la CSMF rappelle que c'est « une résurgence de lointaines propositions caricaturales de maîtrise comptable », référence au plan Juppé de 1995.
« Au lieu de vagues propositions », la FMF aurait préféré découvrir des solutions pour améliorer la collaboration ville/hôpital ou garantir le remboursement des tarifs opposables « grâce à la redistribution des 35 milliards d'euros des organismes complémentaires ».
L'Union française pour une médecine libre (UFML) dénonce en bloc les mesures préconisées par la Cour des comptes qui, selon le syndicat, conduiraient à « faire entrer en force les médecins dans un fléchage économique de leur exercice ». Cela « prouve l'éloignement des responsables qui ne tiennent en rien compte des drames vécus par les Français », écrit l'UFML.
Mise à jour : 01/12/2017
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