80 % des Français sont « fiers » du système de santé hexagonal notamment de la qualité des soins (77 %), de la sécurité des soins (79 %) ou encore de la pédagogie du personnel soignant (75 %). En revanche, des inquiétudes fortes existent sur les prix des médicaments, jugés majoritairement excessifs ou encore les remboursements de soins des complémentaires, révèle le baromètre santé 2018* réalisé par OpinionWay pour la société de conseil et d’audit Deloitte.
Le reste à charge zéro plébiscité
Interrogés sur les prix des médicaments, 46 % les jugent élevés et 35 % trop élevés. Seuls 16 % des Français estiment ces tarifs au juste niveau. Un résultat à prendre avec précaution car « la perception de la réalité et des prix des médicaments n'est pas forcément bien connue du public », commente Michel Sebbane, responsable santé publique chez Deloitte.
Les Français ont conscience des grands enjeux que doit relever le système de santé. Ainsi, 9 Français sur 10 placent les maladies chroniques et leurs conséquences comme une priorité (« primordiale ou importante »), devant de la pertinence des soins (85 %), le fait de repenser l'organisation territoriale des soins (83 %) ou les modes de rémunération, de financement et de régulation (78 %). En revanche, l'accélération du virage numérique est perçue comme une priorité plus secondaire.
La question du reste à charge zéro, en pleine actualité avec les négociations dans le cadre de la réforme Macron, fait l'objet d'un intérêt particulier. Sa mise en place en optique, dentaire et prothèses auditives – à travers une offre standard sans aucun reste à charge – fait quasiment l'unanimité des Français (90 %).
Sept personnes sur dix estiment que c'est à l'assurance-maladie et aux complémentaires « de façon conjointe » de financer cette offre standard sans reste à charge ; mais 8 % estiment que c'est uniquement aux mutuelles et assurances de régler la facture. « Ils ne perçoivent pas l'équilibre technique que doivent avoir les complémentaires. Elles devront débourser 850 millions d'euros », précise Michel Sebbane.
Un Français sur deux prêt à payer un service de prévention personnalisé
Interrogés sur leur implication personnelle dans la prévention, 76 % des Français déclarent suivre totalement ou partiellement les recommandations sur la vaccination. Leur implication diminue est moindre dans le dépistage (66 %), les bilans de santé (66 %) ou l'exercice physique régulier (65 %). En revanche, l'utilisation d'appareils électroniques connectés pour le suivi de la santé (détecteur de chute, tensiomètre, podomètre) n'attire pas les foules puisqu'un sondé sur deux déclare ne pas être du tout intéressé.
Parmi les motifs freinant le suivi des mesures de prévention, les Français placent en tête le manque de volonté personnelle (31 %) le manque de temps (26 %) et de moyens (23 %). Ces mesures sont jugées inutiles dans 9 % des cas. À noter que 41 % des sondés se disent prêts à se lancer dans la prévention si les objets connectés et les applis de suivi de santé étaient proposés gratuitement.
Autre enseignement du sondage : environ un Français sur deux accepte l'idée de payer pour bénéficier d'un service de prévention personnalisé. Chez ces sondés prêts à payer pour un tel service, le budget moyen mensuel serait de 21 euros.
Intérêt significatif pour la surcomplémentaire
L'étude consacre un volet aux assurances complémentaires. Si les Français affichent leur satisfaction sur le remboursement dont ils bénéficient pour les consultations généralistes (85 %), les dépenses de pharmacie (80 %), les frais hospitaliers et les consultations spécialisées (71 %), ce taux de satisfaction chute sans surprise pour les soins dentaires (55 %), l'optique (54 %), l'appareillage audio (25 %) et le bien-être (22 %).
Autre information : près des deux tiers des sondés (64 %) ont le sentiment d'une croissance de leur reste à charge depuis la mise en place des nouveaux contrats responsables (qui fixent des plafonds de remboursement). Dans ce contexte, 20 % des sondés ont déjà opté pour une couverture supplémentaire santé individuelle et 17 % envisagent d'y recourir au cours des 12 prochains mois ! Concrètement, ils déboursent (ou pourraient débourser en plus de leur mutuelle collective) 26 euros en moyenne par mois pour doper le niveau de remboursement de leurs dépenses santé et 14 euros en moyenne pour bénéficier de nouveaux services.
*2003 personnes interrogées (méthode des quotas) entre le 23 et 29 mars par questionnaire auto-administré en ligne.
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