Opération séduction sur tous les fronts. Manuel Valls tente vendredi de rassurer les syndicats de médecins libéraux qui ont décidé de boycotter la grande conférence de la santé organisée jeudi prochain, 11 février, par Matignon, promettant, dans un entretien au « Généraliste », qu'elle sera l'occasion de réformes à « court terme ».
Cette grand-messe « sera l'occasion d'annoncer des réformes à court terme et de préparer des évolutions à plus long terme », annonce le Premier ministre à notre confrère hebdomadaire.
Il précise toutefois qu'il ne s'agira « pas des réformes du système de santé lui-même – la loi qui vient d'être promulguée en a largement traité – mais des réformes pour les professionnels qui exercent et exerceront » dans le nouveau cadre de la loi de santé.
« Les jeunes souhaitent exercer dans des MSP »
Interrogé sur le boycott de la conférence par la plupart des syndicats de médecins libéraux, le chef du gouvernement calme le jeu et leur tend la main. « Loin de moi l’idée d’opposer les jeunes aux anciens ! J’ai d’ailleurs reçu à deux reprises les syndicats de médecins libéraux. Et la porte de la grande conférence leur reste ouverte. Mais il est vrai que les futurs médecins sont au cœur des sujets qui y seront abordés. »
Manuel Valls s'emploie à décrire les nouvelles aspirations des étudiants et des jeunes installés. « Ils vivent avec les nouvelles technologies, ils souhaitent exercer dans des maisons de santé pluridisciplinaires, mieux concilier vie professionnelle et vie privée, être plus mobiles. La participation de leurs organisations a fait souffler un vent de modernité indéniable sur les travaux préparatoires ! », résume Manuel Valls.
Le Premier ministre n'hésite pas à reconnaître « chez certains médecins un sentiment de déclassement. La grande conférence de la santé doit donc apporter des réponses, repréciser le cap », poursuit-il encore.
Au passage, Manuel Valls salue l'Ordre des médecins pour lequel « il a la plus grande écoute » et dont les propositions sont « tout à fait cohérentes avec les idées débattues ces six derniers mois pour préparer la grande conférence (...) ».
« J'ai entendu le malaise »
Après une année 2015 marquée par la vive opposition de la profession à la loi Touraine, le chef du gouvernement assure avoir « entendu le malaise que les professionnels de santé, et particulièrement les médecins, ont exprimé dans la rue et lors des élections aux unions régionales des professionnels de santé. »
Mais pas question de revenir sur ce qui vient d'être voté. La loi Touraine « a permis des avancées importantes sur lesquelles nous ne reviendrons pas. Il s’agit de la compléter, de donner aux professionnels les moyens de se réaliser dans leur métier, souligne Valls. Les changements rapides du monde de la santé, les innovations, même s’ils apportent beaucoup, peuvent être déstabilisants ; il appartient au gouvernement de rassurer, d’anticiper, de préparer l’avenir. »
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