Des chercheurs californiens disent avoir trouvé un moyen simple et efficace pour améliorer la reprise de la fonction rénale chez les patients recevant un rein issu d’un donneur en mort encéphalique : placer l’organisme du donneur décédé en légère hypothermie pendant plusieurs heures, avant le prélèvement d’organes.
Placer l’organisme en hypothermie est une approche couramment utilisée en clinique, pour limiter les dommages neurologiques causés par un traumatisme crânien ou une lésion cérébrale ischémique, par exemple. L’hypothermie ralentit le métabolisme du patient, réduit la consommation d’oxygène et de glucose des tissus, ainsi que l’apoptose des cellules, la production de radicaux libres et de cytokines inflammatoires. Selon l’hypothèse des auteurs, cette approche pourrait donc améliorer l’état des greffons issus de donneurs en état de mort cérébrale – greffons qui sont souvent en proie à état inflammatoire important. De plus, l’hypothermie, de part son effet sur la coagulation, favorise la thrombolyse et réduit la formation de fibrine, ce qui peut aider à diminuer la formation de microcaillots dans l’organe à transplanter.
Les receveurs ont moins recours à la dialyse
L’étude, dont les détails apparaissent cette semaine dans le « New England Journal of Medicine », a été interrompue précocement, au vu des bons résultats fournis par cette approche.
Les travaux ont été menés à partir de 370 donneurs d’organes en mort encéphalique pour 572 receveurs au total. La moitié des donneurs ont été maintenus à une température normale (groupe référence), tandis que les donneurs de l’autre moitié ont été placés en état de légère hypothermie, pour abaisser l’organisme à 34-35 degrés Celsius, pendant une moyenne de 17 heures, avant le prélèvement d’organe.
Parmi les receveurs d’un rein en hypothermie (n = 285), seuls 28 % des patients ont eu besoin d’une dialyse dans les 7 jours suivant la transplantation (à cause d’une reprise retardée de la fonction rénale). Parmi les receveurs du groupe témoin (n = 287), 39 % ont dû avoir recours à une dialyse.
Une approche simple et peu coûteuse
« C’est une intervention simple, peu coûteuse, qui peut être réalisée dans tout hôpital et des dizaines de milliers de patients dans le monde peuvent en bénéficier », commente le premier auteur de l’étude, le Pr Niemann, de l’Université de Californie à San Francisco. Comme le soulignent les Drs Ina Jochmans et Christopher Watson des hôpitaux de Louvain (Belgique), dans un éditorial accompagnant l’étude, il reste cependant à déterminer quelques éléments cruciaux, comme les effets à long terme de cette approche sur la survie du greffon.
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