Étendre la vaccination contre le papillomavirus (HPV) aux jeunes garçons serait efficace, non seulement d’un point de vue médical, mais aussi d’un point de vue économique, selon une nouvelle étude dirigée par une équipe Canadienne.
Les chercheurs de l’université de Toronto ont modélisé l’impact d’un remboursement de la vaccination HPV sur une population de près de 193 000 garçons, âgés de 12 ans en 2012. D’après leurs estimations, publiées dans la revue « Cancer », la vaccination permettrait d’économiser entre 5,9 à 20,9 millions d’euros. Cette fenêtre d’estimation est large car le bénéfice économique dépendrait de nombreux facteurs, comme l’efficacité et le coût du vaccin, le remboursement, ainsi que le coût du traitement pour le cancer oropharyngé lié au HPV.
Récemment, une étude norvégienne , évaluant l’intérêt de la vaccination sur l’ensemble des maladies associées au virus, concluait également à l’intérêt médicoéconomique d’inclure les garçons dans les programmes de vaccination.
L’incidence du cancer oropharyngé à la hausse
Si le cancer du col est le troisième cancer chez la femme à travers le monde, le virus HPV est aussi associé à d’autres cancers, comme celui de la vulve, du vagin, du pénis, de l’anus et de l’oropharynx. Pour le cancer de l’oropharynx, l’incidence est estimée à 85 000 cas par an dans les deux sexes (78 % des cancers associés au HPV, selon les auteurs de l’étude) et les hommes seraient 4 fois plus touchés.
Une étude récente aux États-Unis a montré qu’au cours des 20 dernières années, le taux d’infection HPV au niveau oropharyngé était passé de 16 à 70 %. D’après le Dr Donna Graham, qui a mené la nouvelle étude, le cancer oropharyngé lié à l’HPV serait en passe de devenir plus fréquent que le cancer du col. Parallèlement, des études montrent que le vaccin HPV contre les types 16 et 18 assure une forte protection contre les cancers oropharyngés…
Quelques pays avant-gardistes
Quelques pays recommandent déjà la vaccination HPV pour les jeunes garçons, sans pour autant la rembourser. Il s’agit de l’Autriche, de l’Australie, des États Unis, tout récemment la Suisse et désormais le Canada. En Suisse, par exemple, l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) recommande d’étendre la vaccination aux garçons et aux jeunes hommes âgés de 11 à 26 ans, de préférence entre 11 et 14 ans, avant le début de l’activité sexuelle. En France, le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) étudie actuellement la question de la vaccination anti-HPV chez les garçons.
Couverture vaccinale française à la traîne
Mais la France reste à la traîne avec une couverture vaccinale extrêmement faible. En baisse depuis 2010, elle était inférieure à 30 % à 16 ans en 2013, selon les chiffres de l’Institut national de veille sanitaire (InVS). Or, pour être efficace, elle devrait atteindre au moins 60 % pour être efficace. Si la couverture vaccinale est si faible chez les jeunes filles, difficile d’imaginer comment elle pourrait en être autrement chez les garçons.
Le 10 septembre 2014, en réponse à une demande de la Direction générale de la santé (DGS), le HCSP a émis un avis pour rassurer sur l’efficacité et la bonne tolérance du vaccin anti-HPV, proposant une vaccination en milieu scolaire, éventuellement dès 9 ans. Le HCSP constatait qu’une efficacité vaccinale sur la prévalence des infections à HPV, l’incidence des condylomes et des lésions précancéreuses est maintenant démontrée.
À l’AP-HM, dans l’attente du procès d’un psychiatre accusé de viols
Le texte sur la fin de vie examiné à l'Assemblée à partir de fin janvier
Soumission chimique : l’Ordre des médecins réclame un meilleur remboursement des tests et des analyses de dépistage
Dans les coulisses d'un navire de l'ONG Mercy Ships