LE QUOTIDIEN : Les sixièmes journées nationales de la FFMPS commencent demain à Lyon. Quoi de neuf ?
Dr PASCAL GENDRY : L'année dernière, il y avait 800 MSP en fonctionnement, aujourd’hui il y en a près de 1 000 ! De nouveaux sujets forts émergent, surtout en matière d’organisation territoriale. Nous aborderons le lien entre les MSP et les communautés professionnelles territoriales de santé, ou encore la question des plateformes d’appui. Nous avons été longtemps dans une dynamique de projets, nous sommes désormais passés à une dynamique de fonctionnement.
Ces MSP restent-elles difficiles à gérer ?
Oui. C’est la raison pour laquelle nos ateliers s’intéressent de plus en plus aux problématiques de coordination, de protocolisation. À cet égard, une des orientations majeures de la Fédération sera d’apporter un soutien pratique aux équipes en place. Il faut aussi soutenir les leaders : la dynamique de projets reposait beaucoup sur eux, aujourd’hui ils se renouvellent, les anciens transmettent le flambeau aux nouveaux.
Où en est la question du financement de ces structures ?
La négociation de l’accord-cadre interprofessionnel a repris. Pour le moment, il en ressort deux axes. Le premier vise à appuyer financièrement la fonction de coordination, indispensable au fonctionnement des équipes, mais qui coûte cher. Gérer des ressources humaines, répondre à des appels à projet, tout ça ne s’improvise pas ! Pour une équipe de 15 professionnels de santé, les MSP arrivent à financer en moyenne une seule journée hebdomadaire de coordination… C’est totalement insuffisant : il faudrait au moins le double, soit environ un mi-temps.
Les négociations tournent ensuite autour des systèmes d’information. Pour toucher les aides prévues par le règlement arbitral, les équipes s’engagent à utiliser des systèmes pluriprofessionnels et labellisés. Mais leur mise en place est complexe et nécessite la formation des soignants. Ces systèmes d'information restent sous-utilisés. Bon nombre d’équipes ne sont pas encore en mesure de produire des données de santé, d’analyser leur patientèle, ni de cibler leurs actions sur ces bases.
Tous les candidats à l'Élysée proposent de multiplier les MSP. La bataille est gagnée ?
Dans tous les programmes, on constate en effet que les maisons de santé sont promues comme des outils de lutte contre la désertification médicale et d’amélioration de l’offre de soins. C’est très bien, mais il ne s’agit pas seulement de construire des murs ! Il faut surtout faire vivre des projets de santé. Or, personne n’aborde précisément la question de la rémunération des équipes ni du financement pérenne du modèle. Ce n’est pas avec le paiement à l’acte qu’on fera avancer les choses ; et le niveau actuel des rémunérations prévues par le règlement arbitral est encore insuffisant.
Cela dit, je comprends aussi que cette thématique des MSP, déclinée par tous les candidats, puisse agacer certains. Ces structures ne sont pas forcément adaptées à tous les professionnels de santé. Mais les usagers y trouvent toujours leur compte.
Le Dr Pierre de Haas, votre prédécesseur, pronostiquait à terme 10 000 à 12 000 MSP sur le territoire. Etes-vous aussi ambitieux ?
Ce que je sais, c’est que les soins primaires vont évoluer partout vers ce type d’organisation, qui a sa place sur tout le territoire. L’un de nos défis sera de montrer que ces structures peuvent aussi se développer en dehors des zones désertifiées.
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