Inscrits dans l’avant-projet de loi, la création du métier d’infirmière clinicienne et l’élargissement des compétences vaccinales des sages-femmes et pharmaciens sont perçus comme une menace par les médecins libéraux.
Annoncée dans le 3e plan Cancer, la création du métier d’infirmière clinicienne se heurte aux réticences des médecins de ville, inquiets de voir surgir une concurrence sans concertation. Le gouvernement souhaite que ce nouveau corps professionnel puisse assumer des « pratiques avancées » « pour améliorer la réponse des équipes médicales aux besoins des patients chroniques (notamment en cancérologie) ». L’exécutif prévoit de confier à ces professionnels de nouvelles missions de santé (déterminées par décret) telles que la formulation d’un diagnostic, la réalisation d’une analyse clinique, l’établissement de prescription, ou l’accomplissement d’activité d’orientation ou de prévention « dans le cadre d’une prise en charge pluridisciplinaire ». En cancérologie, « le ministère veut "squizzer" le médecin de premier recours avec l’infirmière », redoute le Dr Jean-Paul Hamon, président de la FMF.
« Si l’objectif est de créer un concurrent aux équipes de soins ambulatoires, infirmières et médecins déjà en place, pour nous c’est non, s’insurge le Dr Claude Leicher. Ce serait une déclaration de guerre. » Selon, le président de MG France, le plan Cancer fait fausse route en prévoyant que les infirmiers des services de cancérologie s’occupent des patients en ambulatoire. « Il faut une prise en charge par les acteurs de l’ambulatoire en coopération avec les services de cancérologie », affirme-t-il.
Bazar ?
L’autorisation qui devrait être donnée aux maïeuticiennes de vacciner les femmes, leur conjoint et nouveau-né, ou la possibilité offerte aux pharmaciens d’administrer des vaccins eux-mêmes est également loin de faire consensus. « Les pouvoirs publics pensent améliorer la couverture vaccinale en France mais confier la vaccination aux sages-femmes pour le nourrisson ou le conjoint serait un bazar organisé, analyse le Dr Leicher. Les médecins n’en auraient aucune trace. De même, il n’est pas logique de confier un geste aux pharmaciens auquel ils ne sont pas habitués. La vaccination ne consiste pas à planter une aiguille dans une épaule, c’est un geste important de santé publique qui mérite plus de considération ».
Les médecins sont en revanche favorables à ce que les sages-femmes puissent pratiquer des interruptions volontaires de grossesse (IVG) par voie médicamenteuse. Ils ne semblent pas non plus hostiles à la révision du code de la santé publique qui permettrait aux médecins du travail, infirmiers et sages-femmes de prescrire des substituts nicotiniques.
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