« J'y vais pour gagner » : Buzyn remplace Griveaux dans la bataille de Paris et devrait quitter le gouvernement

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Publié le 16/02/2020

Crédit photo : GARO/PHANIE

Agnès Buzyn a officiellement pris la succession de Benjamin Griveaux dans la course à la mairie de Paris, a annoncé France Info ce dimanche 16 février. « J'y vais, j'en ai envie », a confirmé Agnès Buzyn à l'AFP. « J'y vais pour gagner », a ajouté la nouvelle candidate.

Après la diffusion en fin de semaine de vidéos sexuelles sur les réseaux sociaux poussant Benjamin Griveaux à se retirer de la campagne municipale, La République en marche (LREM) et ses alliés centristes ont tranché en faveur de la ministre de la Santé alors que le nom d'autres candidats – volontaires ou non – était évoqué pour reprendre le flambeau, dont le ministre de l'Éducation Jean-Michel Blanquer, le dissident Cédric Villani et l'ex-secrétaire d'État au numérique Mounir Mahjoubi.

Vendredi 14 février, quelques minutes après l'annonce du départ de Benjamin Griveaux, Agnès Buzyn avait pourtant dit au micro de France Inter qu'elle ne « pourrait pas être candidate aux municipales » en raison de son agenda ministériel très chargé. « J'ai beaucoup de réformes aujourd'hui dans le ministère et s'est rajouté un surcroît de travail inattendu, malheureusement, qui est cette crise du coronavirus qui aujourd'hui m'occupe énormément », avait-elle argumenté. Selon France Info, c'est Emmanuel Macron en personne qui lui aurait fait changer d'avis.

À moins d'un mois du premier tour des municipales, la décision du parti présidentiel de jouer la carte Buzyn interroge sur son avenir au ministère de la Santé. Va-t-elle, comme Édouard Philippe (candidat au Havre), faire campagne tout en conservant son maroquin ? Où quitter Ségur pour se consacrer totalement à Paris, alors que la réforme des retraites, le coronavirus et la crise à l'hôpital occupe tout son temps ? « Madame Buzyn quitte le gouvernement », et doit être remplacée dans les prochaines heures au ministère de la Santé, ont précisé des sources au sein du parti présidentiel à l'AFP.

Bonne cote auprès des médecins

En pleine réforme des retraites, en pleine crise à l'hôpital et en pleine épidémie de COVID-19, le remplacement de la ministre, suppose pour le gouvernement de redéfinir tout le pôle social de l'exécutif dans une période compliquée. L'hématologue était en poste depuis le printemps 2017. Elle était depuis plusieurs mois à la tête d'un vaste ministère du social, qui n'avait cessé de se renforcer avec la tutelle qu'elle exerçait désormais sur trois secrétaires d'État. Auprès des médecins, son action était plutôt appréciée des blouses blanches, même si le dernier sondage diligenté par Le Quotidien du Médecin à mi-quinquennat, montrait un début d'impatience de la part des médecins, libéraux et surtout praticiens hospitaliers.

Avec cette décision, Agnès Buzyn, ministre au profil plus technique que politique, va connaître son baptême du feu. Depuis plusieurs mois, elle ne faisait pas mystère de sa volonté de se confronter avec le suffrage universel. Mais à deux reprises, elle avait finalement décliné le challenge, lors des élections européennes, il y a un an, puis il y a quelques mois encore, lorsqu'on lui avait proposé la tête de liste LREM du XVe arrondissement.

 


Source : lequotidiendumedecin.fr