La canicule a causé 700 décès supplémentaires, selon un premier bilan

Publié le 16/07/2015

Crédit photo : S TOUBON

Pour la semaine du 29 juin au 5 juillet, on a comptabilisé en France 700 décès supplémentaires, comparés aux mêmes périodes (sans épisode de canicule) des années précédentes – une augmentation de 7 %. La ministre de la Santé, Marisol Touraine, a qualifié cette hausse de « limitée », en précisant que cet excès de mortalité n’est pas uniquement imputable à la canicule ; « un certain nombre de décès supplémentaire sont aussi dus aux noyades », complète-t-elle.

Bien que l’été 2015 soit encore loin d’être terminé, l’Institut de veille sanitaire (InVS) note qu’à ce stade, il a été moins meurtrier que les autres épisodes de grandes chaleurs. À la même période en 2003, la canicule avait déjà occasionné 15 000 décès supplémentaires (55 % d’augmentation), et celle de 2006 en avait déjà provoqué 2 100 (9 % d’augmentation).

Les seniors aux urgences, les jeunes chez SOS Médecins

Les appels adressés au SAMU et à SOS médecin sont montés en flèche. Le SAMU a vu le volume d’appel lié à la canicule augmenter de 30 à 40 % dans les départements en état de vigilance orange, alors que les appels à SOS médecins ont été 10 fois plus nombreux que la moyenne observée à la même époque. Côté consultations, SOS Médecins a ainsi enregistré 1 464 consultations en lien avec la chaleur (2,5 % de leur activité).

Si les enfants constituent le gros des patients adressés à SOS Médecins, les appels du SAMU concernaient plus souvent des personnes âgées. « Les personnes âgées sont admises aux urgences pour une déshydratation suivie d’une hyponatrémie, tandis que les enfants consultent plutôt pour des hyperthermies », explique le Dr François Bourdillon, directeur de l’InVS.

Le passage aux urgences pour une pathologie en lien direct avec la chaleur a augmenté régulièrement pour atteindre un pic entre le 3 et le 4 juillet, avec respectivement 468 et 473 passages aux urgences journaliers, soit 1,3 % de l’ensemble des passages codés.

Les régions les plus touchées par cette suractivité sont la Bourgogne, l’Alsace et l’Auvergne, bien qu’il ne s’agisse pas forcément des endroits où les vagues de chaleur ont été le plus importantes.

Sur les 3 577 passages aux urgences enregistrés entre le 29 juin et le 8 juillet, 1 988 personnes ont dû être hospitalisées, soit 56 % des passages. Les hospitalisations concernent surtout les plus âgés, puisque 76 % des patients de plus de 75 ans admis aux urgences pour une pathologie liée à la chaleur ont été hospitalisés.

Damien Coulomb

Source : lequotidiendumedecin.fr