Mardi matin, la CNAM a lancé sa campagne de promotion des génériques auprès des professionnels de santé, en partenariat avec l'Agence de sécurité du médicament (ANSM), le Collège de médecine générale (CMG) et le ministère de la Santé.
Dès à présent, des fiches récapitulatives sur la bioéquivalence où sur le principe des génériques seront distribuées aux médecins et pharmaciens. Un dépliant sur le répertoire des médicaments génériques a également été produit pour les médecins hospitaliers.
« Le générique a fait économiser 7 milliards d'euros entre 2010 et 2014, a rappelé le Dr Christelle Ratignier-Carbonneil, responsable du département produits de la santé à la CNAM. Cela a permis de prendre en charge des nouveaux traitements onéreux, comme les anticancéreux, ou des produits placés sur la liste en sus, qui représente 3 milliards d'euros. »
Aujourd'hui, les génériques représentent trois boîtes vendues sur dix en France, avec un taux de prescription de 44 % à fin avril 2016. 5 000 médicaments génériques sont inscrits dans le répertoire, pour plus de 11 000 médicaments d'origine.
Cette campagne auprès des professionnels de santé, qui s'inscrit dans le plan national pour les génériques, lancé par Marisol Touraine pour 2015-2017, sera suivie d'une campagne grand public en septembre.
Confiance du prescripteur et du patient
La matinée de présentation de la campagne a également été l'occasion pour plusieurs praticiens de livrer leur expérience sur les génériques.
« Il y a un travail à faire sur les ordonnances de sortie d'hôpital. Nous avons observé que les pharmaciens substituaient moins lorsque l'ordonnance est hospitalière », témoigne le Pr Jean-François Bergmann, chef du service de médecine interne à l'hôpital Lariboisière (AP-HP).
« Les internes reprennent parfois la même prescription que sur l'ordonnance d'admission, or le coût des génériques n'est pas le même en ville et à l'hôpital », précise le Pr Bergmann, qui appelle à surmonter la peur et la symbolique des génériques, et de la bioéquivalence.
« Il faut pouvoir emmener la confiance du prescripteur, qui est dans 80 % des cas le médecin généraliste », enchaîne le Dr François Lacoin, membre du CMG et généraliste en Savoie.
Pour prendre le pouls du terrain, des tables rondes ont été organisées ces derniers mois, dans plusieurs villes de France, par le Collège et la CNAM, afin que les médecins puissent échanger et identifier les freins et les difficultés aux génériques.
« Il en est ressorti que les médecins ont un besoin d'information sur le sujet », explique le Dr Lacoin. « S'ils sont convaincus à 90 % de la bioéquivalence, ils n'ont pas toujours les éléments pour répondre aux patients, notamment les personnes âgées qui ont des réticences avec le conditionnement et la galénique », poursuit le généraliste.
La principale difficulté reste toutefois la primo-prescription, où il faut prendre le temps de convaincre les patients. « Il faut inverser les clichés : ce n'est pas du low cost et on ne fait pas d'économies sur le dos du patient, on investit sur la santé de demain », affirme le Dr Lacoin.
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