La députée LREM de la Somme Barbara Pompili s'est rendue la semaine dernière avec sa collaboratrice à l'hôpital psychiatrique Pinel, à Amiens, où elle a rencontré le personnel soignant et les malades. Elle livre sur sa page Facebook le témoignage édifiant de cette visite qui l'a visiblement marquée.
« Gigantesque garderie »
« Ce que j’ai vu ce vendredi 3 novembre à l’hôpital Pinel me remplit de honte », écrit Barbara Pompili. Elle rappelle que le personnel et la direction interpellent depuis longtemps sur la situation dégradée de l’établissement, en manque chronique de moyens, qui fait régulièrement parler de lui dans la presse locale. « Nous sommes ressorties ébranlées », indique la députée. Elle rend hommage aux personnels « qui continuent vaille que vaille à essayer de gérer au mieux dans des conditions impossibles ».
Si la députée ne trouve « rien ou peu à redire sur les questions d’hygiène », « ce qui ne passe pas » c’est « qu'il n’y a pour ainsi dire personne pour soigner les patients ». « La faiblesse hallucinante des effectifs transforme cet hôpital en gigantesque garderie avec toutes les conséquences que cela peut avoir pour ceux qui sortent, comme pour ceux qui ne sortent pas », indique-t-elle.
Redouter l'accident
Dans l'un des services, le médecin n'est présent que le vendredi. Le reste du temps, « deux infirmiers ou infirmières sont sur place, aidés par une ASH ». Dans d'autres services, c'est encore pire, et les infirmiers n'ont d'autre choix que d'attacher « les personnes violentes » ou celles ne pouvant rester sans surveillance, relate l'ancienne secrétaire d'État.
« Les personnels me disent qu’ils attendent et redoutent l’accident, le moment où un drame va arriver », témoigne Barbara Pompili. « Ici, ajoute-t-elle, faire des économies ça veut dire moins de personnel, donc pas de possibilité de soin. Plus de guérison, plus d’insertion sociale. »
La députée conclut son propos avec un appel en forme de SOS. « Nous devons d’urgence remettre du personnel auprès des malades et arrêter de faire des économies sur le soin psychiatrique, conclut Barbara Pompili. C’est une question de dignité humaine, c’est une question de civilisation. »
À l’AP-HM, dans l’attente du procès d’un psychiatre accusé de viols
Le texte sur la fin de vie examiné à l'Assemblée à partir de fin janvier
Soumission chimique : l’Ordre des médecins réclame un meilleur remboursement des tests et des analyses de dépistage
Dans les coulisses d'un navire de l'ONG Mercy Ships