LE STADE 6 d’alerte pandémique maximum face au virus A (H1N1) est « très très proche », a annoncé le Dr Keiji Fukuda, numéro deux de l’Organisation mondiale de la santé. De « premières propagations » du virus dans la population de plusieurs pays situés en dehors du continent américain sont en effet observés, au Royaume-Uni, au Japon, au Chili (le pays où sont recensés la majorité des nouveaux cas), ainsi qu’en Australie. Au Royaume-Uni, note le Dr Françoise Weber, directrice générale de l’Institut de veille sanitaire, la barre des 600 cas a été franchie et surtout un certain nombre de clusters ont été repérés. Pour cette raison, la France a décidé d’ajouter ce pays à la liste des destinations et provenances dites « à risque ».
Boîte à outils.
Si, comme le confirme le Pr Antoine Flahaut, directeur de l’École des hautes études en santé publique, « au niveau épidémiologique, la pandémie est là, elle a commencé », la ministre de l’Intérieur annonce que la France se réserve de décider selon sa propre évaluation, d’un passage au stade 6. C’est le président de la République qui l’annoncera, selon l’avis du Premier ministre. En tout état de cause, Michèle Alliot-Marie estime que « les mesures inscrites dans le cadre du plan pandémie sont une boîte à outil. » Le passage au stade 6 n’impliquera pas forcément le recours à l’ensemble des dispositions prévues, telle la fermeture des écoles ou la régulation des transports en commun. Des critères de sévérité du virus devront être pris en compte, parmi lesquels le taux de létalité ; il est actuellement compris entre 2 et 5 %, selon les données OMS, légèrement supérieur aux taux moyen de la grippe saisonnière (1,5 %), mais sans commune mesure avec celui de la grippe A(H5N1), de l’ordre de 60 %.
Concernant la politique vaccinale qui fait actuellement l’objet de discussions, la ministre de la Santé a confirmé qu’un total de 100 millions de doses avaient été précommandées par le gouvernement, mais elle a indiqué que le calendrier de livraison n’était pas finalisé et que la décision d’une vaccination de la population ne serait prise qu’à l’automne, en fonction de la situation.
Roselyne Bachelot a d’autre part annoncé le renforcement du dispositif hospitalier ; le nombre des centres de référence, actuellement une centaine, doit être prochainement porté à près de 600. « À ce stade de l’épidémie, a expliqué la ministre, il serait contre-productif de transférer la prise en charge des malades à la médecine de ville », soulignant qu’existait un « risque de dissémination et de mésusage des produits (Tamiflu, Relenza) » à ses yeux « trop important ».
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