Un accident maritime majeur obéit aux principes de l’aide médicale urgente. Mais pour prendre en charge, éventuellement à des milles de toute côte, les victimes de naufrage de nouveaux paquebots-mastodontes qui peuvent désormais embarquer près de 10 000 personnes, les dispositifs ont dû s'adapter. Et vite.
Les acteurs médicaux montent en puissance
La création des SMUR maritimes (SMUR-M) date de 2013. On observe aujourd’hui leur montée en puissance, avec les SAMU de coordination médicale maritime (SCMM), véritables « centres 15 et SAMU des mers » et le renforcement de leurs moyens capacitaires.
Par ailleurs, il existe depuis 2013, un référentiel de l’aide médicale en mer, élaboré par SAMU-Urgences de France et la Société française de médecine d'urgence (SFMU), avec l’aide active de la Société française de médecine maritime (SFMM) et de MedSubHyp (médecine subaquatique).
Ces recommandations, selon certains opérationnels, mériterait déjà d’être mises à jour tant les choses évoluent vite. Depuis le naufrage du Costa Concordia (13 janvier 2012), sont parus : une instruction du Premier ministre (datée du 13 mai 2013) sur le secours maritime de grande ampleur (SMGA) ; l’instruction DGOS du 22 novembre 2013 relative à la désignation des SAMU de coordination médicale maritime et des SMUR maritimes ; le décret du 7 janvier 2013 relatif aux situations sanitaires exceptionnelles (SSE) ; l’instruction DGS du 15 mai 2014 relative à la préparation du système de santé à la gestion des SSE (schéma ORSAN).
Enfin, le directeur du centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage (CROSS), est aujourd’hui assisté par un médecin conseiller pour l’aide médicale en mer (MCAM) qui est dépêché à ses côtés. Il représente le SAMU de coordination médicale maritime au sein de l'Équipe de Gestion d’Intervention (EGI) et sert d’interface médicale durant un plan ORSEC maritime.
Création de postes sanitaires mobiles maritimes (PSM-M)
Les SAMU maritimes se dotent progressivement de postes sanitaires mobiles maritimes (PSM-M) qui sont des lots médicaux de catastrophe conditionnés en caisses étanches destinés à être hélitreuillés sur les navires.
Chaque PSM-M permet la prise en charge de 25 urgences absolues. Ces postes sanitaires spécifiques, répartis sur l’ensemble des façades maritimes, sont mis en œuvre par les SMUR-M à la demande des SAMU maritimes. Les moyens sont financés par les agences régionales de santé qui disposent de ligne de crédits dédiés à l’intervention médicale en mer. À titre d’exemple, il existe des postes sanitaires mobiles maritimes pour les SAMU maritimes du Havre et de Brest. Ces moyens sont mutualisés avec les lots médicaux du Service de Santé des Armées à Landivisiau (Finistère) et à Marseille au sein de l’Unité médicale d'intervention maritime du Bataillon des marins-pompiers de Marseille.
Une évolution des menaces
Les plans ORSEC maritimes sont revus tous les 5 ans. À ce sujet, la doctrine médicale est très différente selon la taille du navire. En effet, dans le cas d’un sauvetage de grande ampleur, un poste médical avancé est projeté directement à bord du navire, parfois situé à 6 heures de navigation des côtes. Alors que les passagers sont évacués vers un poste médical à terre pour un navire de taille plus modeste.
Pour le Dr Matthieu Coudreuse, responsable du SCMM 64 Atlantique, l’ORSEC maritime mériterait d’être décliné en deux types de plans afin de répondre à ces deux problématiques différentes. À 150 milles nautiques (278 km) des côtes, avec un gros paquebot, la cinétique est beaucoup plus longue.
Et puis, dans le contexte des attaques terroristes, des scénarii de tueries de masse à bord de navires à passagers sont également envisagés. Une doctrine d’intervention pour ces situations est en cours de rédaction par la Direction Générale de la Sécurité Civile à l’attention des SDIS.
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