Mercredi à 17 heures, Manuel Valls accueillera une nouvelle fois à Matignon les syndicats représentatifs des jeunes médecins (carabins, internes et chefs) et des praticiens libéraux. Le Premier ministre honorera un engagement pris lors de leur précédente rencontre, le 19 mars, quatre jours après la manifestation parisienne de 40 000 blouses blanches contre le projet de loi de santé.
La future conférence de la santé, grand-messe programmée pour janvier 2016 afin de « répondre au malaise » de la profession, devrait sans surprise être au cœur des discussions de mercredi.
Repartis déçus de Matignon en mars, les syndicats « seniors » devraient dénoncer le calendrier et la méthode du gouvernement qui consiste à enjamber la loi de santé (au Sénat en septembre) pour se projeter déjà dans la séquence d’après (2016) avec de nouvelles thématiques positives (formations, métiers, parcours, modes d’exercice, modes de rémunération...). Ironie cruelle du calendrier : Manuel Valls recevra les médecins libéraux le 1er juillet, top départ du tiers payant intégral pour les patients ACS (lire ci-dessous). De quoi agacer les plus motivés.
« Fumisterie »
Si le caractère rigide de la réunion et le nombre de participants attendus (neuf syndicats) laissent peu de marges de manœuvre aux libéraux pour exposer leurs griefs, aucun n’a l’intention de s’en laisser compter.
Sortie du chapeau de Matignon au plus fort de la colère médicale, la conférence de la santé représente pour beaucoup un écran de fumée. « Je vais redire à Manuel Valls ma grande interrogation sur l’intérêt de cet événement », affirme le Dr Jean-Paul Ortiz, président de la CSMF, au diapason des autres leaders.
Avant même le début des travaux, l’irritation est palpable. La question de la représentativité du comité de pilotage, composé de 21 personnes, est posée. On y trouve deux médecins de ville dont l’un, le Dr Mady Denantes, milite depuis des années pour le tiers payant généralisé.
La soudaine frénésie des réunions qui se profilent (quatre en huit jours) fait grincer des dents. « Concerter après la discussion à l’Assemblée sur le projet de loi de santé, quelle fumisterie ! On nous la fait à l’envers ! » grogne le Dr Philippe Cuq, du BLOC, qui agite la menace d’un « blocage sanitaire » à la rentrée.
Fracture générationnelle ?
Les médecins comptent néanmoins interpeller le Premier ministre sur les moyens pour réaliser le virage ambulatoire, que ce soit par voie législative – dans le cadre du projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2016 - ou conventionnelle (négociations prévues l’an prochain).
Mais entre la préparation des élections professionnelles (URPS) du 12 octobre, les divers mouvements tarifaires et la contestation médicale qui se poursuit sur le territoire, chacun devrait prêcher pour sa paroisse.
Refusant la ligne de combat de leurs aînés, les jeunes médecins joueront davantage les bons élèves, en planchant sur les thématiques porteuses de la conférence de la santé. Pour la présidente du syndicat des internes (ISNI) Mélanie Marquet, la réunion de Matignon risque de marquer une « fracture générationnelle » entre syndicats.
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