LA PROTECTION VACCINALE contre la grippe est de 70 à 90 % quand le vaccin est adapté à la souche actuelle, mais l’efficacité tombe sous la barre des 50 % quand la souche diverge de celle utilisée dans la fabrication du vaccin. La mise au point d’un vaccin « hétéro sous-typique » couvrant indifféremment toutes les souches d’H. influenzae A serait donc d’un grand apport. Des essais chez l’animal ont montré l’intérêt de l’antigène nucléoprotidique (NP), un antigène interne (contrairement à l’hémagglutinine, utilisée dans les vaccins actuels) qui est fortement conservé et donc est commun à une multitude de sous-types d’H. influenzae.
Le vaccin testé par les Anglais est un vaccin MVA encodant à la fois la NP et la protéine de matrice 1 (M1, ayant un rôle dans la transcription), un autre antigène interne du virus grippal. Dans un essai de phase I réalisé l’an dernier (1) chez 8 volontaires, l’équipe de Sarah Gilbert a évalué le profil de tolérance de ce vaccin (MVA-NP+M1), administré par voie intra-musculaire, et son pouvoir immunogène. La tolérance est acceptable, les effets secondaires systémiques n’étant observés qu’aux doses élevées (2,5 x 10 8 pfu). Les auteurs ont donc décidé d’utiliser ultérieurement une dose de 1,5 x 10 8 pfu.
Stimulation de deux populations lymphocytaires.
Le pouvoir immunogène est extrêmement encourageant puisque l’essai IFN-gamma ELISPOT met en évidence une réponse lymphocytaire T médiane de 1 443 SFU (Spot-Forming Units)/million de PBMC (Peripheral Blood Mononuclear Cells), par rapport à 123 SFU/million PBMC avant vaccination, ce qui est largement supérieur aux taux obtenus par les vaccins à vecteur viral testés jusqu’à présent contre le VIH ou le paludisme. Autre fait marquant : la réponse CD8+ est supérieure à la réponse CD4+, ce qui suggère que le vaccin MVA-NP+M1 est capable de stimuler l’immunité au niveau des deux populations lymphocytaires chez l’homme.
Les chercheurs de l’Université d’Oxford ont dès lors réalisé un nouvel essai chez 11 volontaires sains vaccinés et 11 autres non-vaccinés, dont les résultats sont en cours de publication. Les antigènes vaccinaux sont dérivés de la souche H3N2 Wisconsin. L’efficacité du vaccin devrait être testée ultérieurement chez des sujets de plus de cinquante ans (une population qui répond moins bien au vaccin actuel). Le Dr Gilbert explique que son équipe envisage d’administrer, ensemble, le vaccin actuel et le vaccin MVA-NP+M1, afin d’obtenir une bonne réponse anticorps et lymphocytaire.
(1) TK Berthoud, SC Gilbert et coll. Potent CD8+ T-cell immunogenicity in humans of a novel heterosubtypic influenza A vaccine, MVA-NP+M1. Clinical Infectious Diseases 2011:52 (1er janvier 2011).
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