IST, VIH, santé reproductive....

La stratégie nationale de santé sexuelle est sur les rails

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Publié le 30/03/2017
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SANTE SEXE

SANTE SEXE
Crédit photo : SEBASTIEN TOUBON

Coordonner les différents acteurs et aspects de la santé sexuelle en France.

Telle est l'ambition de la stratégie nationale de santé sexuelle officiellement lancée par la ministre des Affaires sociales et de la Santé Marisol Touraine mardi 28 mars. Prévue pour se déployer entre 2017 et 2030, la stratégie s'inscrit en aval de la stratégie nationale de santé dont elle constitue une déclinaison. Elle répond en outre à une préconisation formulée par le Haut conseil de santé publique.

La stratégie se décompose en 6 axes différents : la promotion de la santé sexuelle chez les jeunes, l'amélioration du parcours de santé, l'amélioration de la santé reproductive, les besoins spécifiques des populations les plus vulnérables, la promotion de la recherche et des connaissances et de l'innovation, et un dernier axe se consacre à la prise en compte des spécificités de l'outre-mer.

Un tiers de grossesses non prévues

Le but à terme et d'améliorer un certain nombre d'indicateurs liés à la santé sexuelle qui restent peu satisfaisants en France : 25 % des écoles déclarent n'avoir mis en place aucune action d'éducation à la sexualité malgré l'obligation légale, un tiers de grossesses reste non prévu, et aboutit 6 fois sr 10 à une IVG, sans oublier la nette augmentation de la prévalence des IST.

L'introduction du texte insiste aussi sur la faible couverture vaccinale contre l'hépatite B (43 % des adolescents vaccines en 2009) et contre le HPV (28,3 % des jeunes femmes de 16 ans). À ce titre, il est inscrit dans la stratégie de santé sexuelle de promouvoir, à titre transitoire, une stratégie élargie de rattrapage vaccinal anti-VHB.

Respect mutuel et consentement

Le texte entend placer l’éducation à la sexualité et à la santé sexuelle des plus jeunes « au cœur de leurs parcours éducatifs en santé » à travers une approche transversale incluant une réflexion sur le respect mutuel, l'égalité filles-garçons, et la réciprocité et consentement des relations sexuelles. Le développement d'un « marketing social » des préservatifs et leur mise à disposition effective dans les collèges et les lycées.

Le plan vise également à renforcer l’offre de prévention, de dépistage et de prise en charge en santé sexuelle autour des professionnels de premier recours. L'une des mesures avancées est la promotion de la consultation de contraception et de prévention des infections sexuellement transmissibles (IST) prévue par la convention médicale 2016-2021 pour les jeunes filles mineures et de préparer son extension, à terme, pour les garçons.

La formation des professionnels de santé dans le domaine de la santé sexuelle fait l'objet d'un chapitre dédié. Une proposition consiste à intégrer la thématique de la santé sexuelle dans le cadre de la réforme du 3e cycle, et l'ouverture des CeGIDD comme terrains de stages.

En ce qui concerne les populations vulnérables ou exposées au VIH le texte prône la diversification de la prévention, à travers l'accompagnement et la sécurisation de l’accès à la prophylaxie pré-exposition (PrEP) pour certains publics et la facilitation de l’accès au traitement post-exposition pour le VIH et le virus de l’hépatite B.

Damien Coulomb

Source : Le Quotidien du médecin: 9568