On l'avait presque oubliée… La vente de médicaments à l'unité en pharmacie, engagement du candidat Macron à la présidentielle 2017, vient de refaire surface de manière inattendue. Les députés de la majorité ont adopté un amendement en ce sens, en commission, dans le cadre de l'examen du projet de loi anti-gaspillage. Cette disposition doit être examinée dans l'hémicycle, à partir du 9 décembre.
Soutenu par Nathalie Sarles (LREM, Loire) et le groupe macroniste, l'amendement propose la dispensation de médicaments à l'unité (DAU) en pharmacie à partir du 1er janvier 2022, « lorsque leur forme pharmaceutique le permet et sans porter atteinte à la liberté des prescriptions médicales ». Un décret devra fixer ensuite « les modalités de conditionnement, d'étiquetage, d'information de l'assuré et de traçabilité », de même que « les règles de fixation du prix à l’unité de vente au public ainsi que les modalités de prise en charge par l’Assurance-maladie ».
À la poubelle, dans les toilettes…
La parlementaire s'appuie sur les chiffres de l'Institut de recherche anti-contrefaçon de médicaments (IRACM), selon lequel un Français gaspille chaque année 1,5 kg de boîtes, « soit un médicament sur deux rangé au fond d'une armoire de pharmacie ».
La vente à l'unité « existe ailleurs, comme au Canada. On sait que ça produit des résultats, abonde le député socialiste Guillaume Garot. Un kilo et demi chaque année qui part à la poubelle ou, pire, dans les toilettes pour aller polluer les eaux, c'est un vrai sujet ».
La députée Nathalie Sarles évoque également l'expérimentation prometteuse de délivrance à l'unité lancée en 2014 sur les antibiotiques. Les résultats ont montré que la vente à l'unité « a bénéficié d’une forte acceptabilité, de l’ordre de 80 %, de la part des personnels de pharmacie et des patients. Elle a permis une amélioration de l’observance des traitements par les patients et a réduit de 10 % le nombre de comprimés dispensés », peut-on lire dans l'exposé des motifs. À l’époque, cette expérimentation sur trois ans avait fait grincer les dents des pharmaciens et des médecins. Les prescripteurs pointaient notamment les risques pour la sécurité des patients en raison du déconditionnement des produits, empêchant leur traçabilité.
L'amendement a reçu un avis de sagesse – ni favorable, ni défavorable, s'en remettant à la sagesse des parlementaires – de la secrétaire d'État Brune Poirson. Ce qui pourrait ouvrir la voie à son adoption...
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