« The Lancet » publie deux études sur l'infection par le virus Zika. La première a été réalisée à partir des données du système de surveillance des microcéphalies mis en place par le gouvernement brésilien. Au 4 juin, 7 830 cas de microcéphalies (périmètre crânien inférieur à 33 cm chez le garçon et à 32 cm chez les filles) ont ainsi été signalés.
600 cas certains ou probables
L'étude de Giovanny V. A. França et coll. a inclus tous les cas signalés entre le19 novembre 2015 et le 27 février pour lesquels des données complètes étaient disponibles. Les 1 501 cas suspects retenus ont été classés en 5 catégories : certains (76) ; hautement probable (54) ; modérément probable (181) ; possible (291) ; non-Zika (899). Les 602 cas restants (confirmés et probables) constituent la plus grande série jamais étudiée.
Une comparaison entre ces 602 cas certains ou probables et les 899 cas non-Zika confirme que la microcéphalie est fréquemment associée à une éruption cutanée pendant la grossesse (61 % des cas versus 21 %). Plus l'éruption survient tôt plus la microcéphalie est importante, ce qui est fortement en faveur d'un facteur causal. Le groupe des cas certains et probables avait aussi un risque de décès au cours de la première semaine de vie 4 fois plus important que le groupe témoin.
Anomalies cérébrales avec un périmètre crânien normal
Ce résultat était attendu. Plus inattendu, même si une étude prospective l'avait suggéré c'est qu'un rash cutané en fin de grossesse est aussi associé à des anomalies cérébrales importantes même si le périmètre crânien (PC) est normal. La croissance du PC survient surtout autour de la 30e semaine. Parmi les nouveau-nés du groupe Zika (cas certains et probables), une centaine avait un PC quasi normal.
« Dans un cas sur cinq, le périmètre crânien était normal, ce qui suggère que la seule microcéphalie ne suffit pas » pour détecter un cas de Zika chez un nouveau-né, souligne le Pr Cesar G. Victora de l'Université de Pelotas (Brésil) qui a dirigé l'étude. « Nos résultats indiquent que chez les femmes enceintes affectées par le Zika, certains fœtus auront des anomalies cérébrales et une microcéphalie, d'autres des anomalies avec une tête de dimension normale, tandis que d'autres ne seront pas atteints », résume-t-il.
Les auteurs ont estimé que la présence d'une microcéphalie permettait le diagnostic dans 83 % des cas (sensibilité) et dans 87 % lorsqu'elle était associée à un rash cutané.
Dans un éditorial, les Drs Jörg Heukelbach et Guilherme Loureiro Werneck soulignent que, compte tenu de ces incertitudes cliniques, la priorité désormais est de développer un test sérologique de routine pour détecter tous les cas en néonatologie.
Antigène viral dans les tissus cérébraux
La deuxième étude du « Lancet » confirme une nouvelle fois le lien entre infection par le virus Zika et microcéphalie. Les CDC d'Atlanta ont examiné des prélèvements cérébraux de deux nouveau-nés décédés juste après la naissance, atteints tous deux de microcéphalie et d'arthrogrypose sévère (contractures), celui d'un nouveau-né décédé à 2 mois, atteint lui aussi de microcéphalie. Les CDC ont aussi examiné le prélèvement de placenta de deux femmes (37 et 31 ans) ayant subi un avortement spontané à 11 et 13 semaine de grossesse. Des antigènes viraux ont été retrouvés chez les 3 nouveau-nés (associés à des microcalcifications) ainsi qu'au niveau des villosités choriales d'une des femmes. La recherche du virus Zika par PCR a été positive dans les 5 cas.
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