FAUT-IL Y VOIR LE SIGNE d’un changement d’approche dans l’optimisation des dépenses de santé ?
Coup sur coup, la CNAM d’un côté, la Mutualité Française de l’autre, soit les deux principaux « payeurs » en santé, annoncent des initiatives fortes visant à sensibiliser les patients/assurés à des facteurs de risque (sur les maladies cardiovasculaires, l’hypertension artérielle) et à les inciter à agir directement pour leur santé en modifiant leurs comportements. De quoi s’agit-il ?
L’assurance-maladie d’abord s’apprête à lancer à partir du mois de mai un programme national de prévention primaire des maladies cardiovasculaires qui va concerner chaque année 2,3 millions d’assurés et leurs médecins. Objectif : mieux prévenir les facteurs de risque cardiovasculaire grâce à une sensibilisation accrue de la population. « On interpelle les assurés pour qu’ils deviennent acteurs de leur propre santé », explique le directeur de l’assurance-maladie, Frédéric van Roekeghem. En pratique, cette opération comprend deux volets d’action : auprès d’une population jeune (les hommes entre 35 et 45 ans et les femmes entre 45 et 55 ans seront contactés de façon systématique tous les 5 ans) ; auprès d’une population plus âgée (les hommes de 50 à 65 ans et les femmes de 60 à 75 ans seront contactés à l’occasion d’un bilan lipidique).
Les assurés concernés recevront un courrier et des brochures d’information adaptés (sur les facteurs de risque notamment) pour les inciter à modifier leurs comportements. La CNAM prétend aussi accompagner les médecins traitants dans cette action. Les délégués de l’assurance-maladie (DAM) ont rencontré 20 000 médecins généralistes et les médecins conseils ont réalisé 15 000 entretiens confraternels depuis la fin de 2009. Avec 147 000 décès par an, les maladies cardiovasculaires représentent la deuxième cause de décès en France.
Modules.
Quant à la Mutualité française, elle annonce de son côté le lancement d’une expérimentation sur la prévention de l’HTA, maladie chronique qui touche 8 à 11 millions de Français, et facteur de risque majeur d’AVC, d’infarctus du myocarde, de diabète ou d’insuffisance rénale chronique. Objectif : « éviter ou retarder la survenue de l’hypertension artérielle ». À l’automne, six mutuelles tests - dont la MGEN - proposeront aux adhérents de suivre un « programme d’éducation thérapeutique ». Activité physique régulière, arrêt du tabac, réduction de la consommation de sel… : la Mutualité entend elle aussi faire évoluer les comportements grâce à des « modules » de formationqui se dérouleront notamment dans les centres de santé mutualistes. Son programme, d’une durée d’un an, et cofinancé par l’assurance-maladie, cible les hommes âgés de plus de 45 ans et les femmes âgées de plus de 50 ans qui présentent des risques cardiovasculaires (seuls les adhérents volontaires qui résident dans le sud de Paris et à Saint-Étienne sont concernés). Comme la CNAM, la Mutualité insiste sur le rôle du médecin traitant « qui aura donné au préalable son accord pour la participation de son patient ».
À l’AP-HM, dans l’attente du procès d’un psychiatre accusé de viols
Le texte sur la fin de vie examiné à l'Assemblée à partir de fin janvier
Soumission chimique : l’Ordre des médecins réclame un meilleur remboursement des tests et des analyses de dépistage
Dans les coulisses d'un navire de l'ONG Mercy Ships