IL RESTE moins de deux ans pour atteindre l’objectif rappelé l’an dernier par le Secrétaire général de l’ONU, Ban ki moon, d’une couverture universelle en moyens de protection et en médicaments efficaces dans la lutte contre le paludisme (moustiquaires imprégnées, pulvérisations intradomiciliaires, diagnostics et médicaments efficaces). Aujourd’hui encore, 109 pays répartis dans quatre régions du monde sont touchés (Afrique, Asie pacifique, Amériques et Moyen-Orient et Eurasie), soit 40 % de la population mondiale. Chaque année près d’un million de décès sont liés à une infection palustre.
À l’occasion de la journée mondiale de lutte contre le paludisme de demain, le partenariat Roll Back Malaria (RBM) donnera le coup d’envoi d’une campagne « Vaincre le paludisme » qui devrait durer près de deux ans. L’initiative fait suite à une série d’autres lancés en 2008 et 2009.
° Un plan d’action mondial
Un plan d’action mondial contre le paludisme a été élaboré par le partenariat Roll Back Malaria a été lancé en septembre dernier afin de définir le cadre global à partir duquel tous les intervenants de la lutte contre la maladie peuvent coordonner leurs efforts. Le coût total des financements a été estimé à 6 milliards de dollars par an, soit la moitié des pertes annuelles estimées pour le seul continent africain (12 milliards). « Nous avions les solutions, il nous fallait une ossature pour rendre efficace la stratégie de lutte contre le paludisme et structurer l’ensemble des partenariats », a souligné Sylvie Chantereau, directrice générale des Amis du Fonds mondial Europe. La mise en place d’une couverture complète des populations a déjà permis de réduire de plus de 50 % la morbidité et la mortalité liées à l’infection dans des pays comme le Rwanda, l’Érythrée, l’Éthiopie, Sao-Tomé et Principé ou encore Zanzibar. Le Fonds mondial est le premier contributeur à la lutte contre le paludisme avec 175 programmes dans 83 pays, représentant 30 % de ses ressources soit 4,6 milliards de dollars (70 millions de moustiquaires et 74 millions de traitements).
° Un mécanisme innovant pour l’accès aux ACT
L’AMFm (Affordable Medicines Facility for Malaria), lancé le 17 avril dernier à Oslo (« le Quotidien » du 20 avril), vise, lui, à améliorer l’accès aux ACT (traitements combinés à base d’artémisinine) grâce à une réduction des prix obtenus par un double mécanisme de négociation avec les producteurs de médicaments et de subvention (co-paiement). Au bout de la chaîne, les malades, qui, pour la plupart achètent les antipaludiques dans les commerces du secteur privé, paieront les ACT au même prix que la chloroquine. À terme, les traitements combinés devraient remplacer les anciens antipaludiques, dont l’administration en monothérapie a entraîné le développement d’une résistance du plasmodium dans tous les pays d’endémie. Le mécanisme qui sous-tend l’AMFm est inspiré du rapport « Sauvons des vies, achetons du temps » (Saving Lives, Buying Time) publié en 2004 par un groupe d’experts américains de l’Académie nationale des sciences, conduit par le prix Nobel d’économie, Kenneth Arrow.
Le projet aujourd’hui porté par le partenariat RBM et le Fonds mondial va être mis en place dans 11 pays. Les 225 millions de dollars nécessaires pour cette première phase pilote vont être assurés par UNITAID à hauteur de 130 millions, par le gouvernement britannique (40 millions). D’autres organismes et gouvernements devraient se joindre à eux. « L’AMFm est un énorme succès de la coopération internationale », s’est réjoui le Pr Awa-Marie Coll-Seck, directrice de RBM. L’AMFm contribuera dans les mois à venir à ce que l’objectif d’un accès universel soit réalisé et à l’amélioration de la santé de la mère et de l’enfant partout dans le monde ».
° Une mobilisation de tous
La Journée mondiale du paludisme, instituée par l'Assemblée mondiale de la santé lors de sa 60 e session en mai 2007, sera l'occasion d’une mobilisation générale. La coalition française contre le paludisme, qui comprend une trentaine d’organisations et d’institutions, dont les ministères des Affaires étrangères et de la Santé, appelle à agir ensemble : « Chacun à votre niveau, participez à la lutte contre le paludisme : renseignez-vous sur la maladie, sensibilisez autour de vous, uvrez à la mobilisation de nouvelles ressources humaines et financières. »
Le Pr Patrice Debré, le nouvel ambassadeur chargé de la lutte contre le VIH-SIDA et les maladies transmissibles (voir encadré) a assuré, lors d’une réunion organisée par la coalition mondiale des entreprises, que la « France ne diminuera pas l’aide apporté aux pays en développement et continuera à soutenir le Fonds mondial ». La coalition mondiale, qui compte parmi ses membres des entreprises comme Lafarge ou Sanofi-Pasteur, présents dans les pays d’endémie, a lancé à cette occasion un guide pratique et un cédérom destiné à proposer aux entreprises des stratégies de lutte contre le paludisme.
De multiples manifestions sont prévues à Paris et en Province. Comme chaque année, les étudiants en santé de l’association MEDSI, organisent différents événements culturels dont un grand concert gratuit et en plein air, au champ de Mars (www.journéepaludisme.medsi.org et www.aped-palu.org).
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