C'est l'une des priorités du plan de lutte contre les déserts médicaux présenté en octobre dernier par Edouard Philippe : garantir une réponse médicale rapide à toutes les demandes de soins non programmés des patients (si possible dans les 24 heures).
Selon une étude de la DREES (2013), 75 % des passages dans les services d'urgence ont lieu… aux heures d'ouverture des cabinets médicaux libéraux les jours de la semaine. Et dans 43 % des cas, la consultation aurait pu être prise en charge par la médecine de ville, le plus souvent par un généraliste sans plateau technique.
« La prise en charge des consultations de soins non programmés requiert une organisation spécifique de la médecine libérale, prévient le Dr Jacques Battistoni, président de MG France. Mais cet ajustement n'est pas simple dans certains endroits où il y a une tension démographique en raison des départs à la retraite ».
Articulation avec la PDS-A
C'est justement pour identifier les organisations territoriales « principalement portées par la médecine de ville » que le Dr Thomas Mesnier, urgentiste et député LREM, a été chargé d'un rapport. Selon sa lettre de mission que le « Quotidien » a pu consulter, le parlementaire devra établir un état des lieux de l'existant ainsi que les freins à lever – organisationnels, réglementaires, financiers… Le député devra aussi établir des recommandations concernant l'articulation de l'offre de consultations non programmées avec le dispositif de la permanence des soins ambulatoires (PDS), cadre la lettre.
Dans le cadre plus spécifique de nouveaux centres de soins non programmés (CSNP), il devra proposer un cahier des charges national « afin de déterminer les attendus minimaux » de telles structures ainsi que leur modèle économique et leurs conditions de fonctionnement.
Infirmiers et pharmaciens en renfort ?
Le député a déjà programmé des auditions de tous les acteurs concernés (institutionnels, syndicats, patients…) et des déplacements sur le terrain. « Il faudra faire en sorte que toute demande de soins non programmés soit prise en charge, confie le Dr Mesnier au Quotidien. Actuellement, cette demande est partagée entre les médecins de ville et les urgences. Il faut voir s'il n'y a pas d’autres pistes d'organisation à explorer avec les infirmiers, les pharmaciens ».
Éducation renforcée du patient, extension des horaires d'ouverture de certaines structures libérales, plages spécifiques dans l'agenda médical, consultations avancées, délégations de tâches… : tout sera mis sur la table. Le député espère rendre ses travaux courant avril.
À l’AP-HM, dans l’attente du procès d’un psychiatre accusé de viols
Le texte sur la fin de vie examiné à l'Assemblée à partir de fin janvier
Soumission chimique : l’Ordre des médecins réclame un meilleur remboursement des tests et des analyses de dépistage
Dans les coulisses d'un navire de l'ONG Mercy Ships