La lutte contre les infections nosocomiales

Le gouvernement veut impliquer la médecine de ville

Publié le 22/01/2009
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Crédit photo : S TOUBON

EN PROGRÈS, mais peut encore mieux faire. La France a renforcé la lutte contre les infections nosocomiales ces dernières années. En Europe, elle fait figure de bon élève (voir encadré). Mais des marges de manœuvre demeurent pour réduire la prévalence des infections contractées en milieu médical. C’est tout l’objet du programme de prévention que lance Roselyne Bachelot, ministre de la Santé, pour la période 2009-2012.

Le bilan du précédent plan de lutte (2005-2008) est positif. Par exemple, il n’y a plus en 2008 d’établissement de santé en catégorie E pour l’indicateur ICALIN, reflet des efforts déployés sur le terrain pour lutter contre les infections nosocomiales. L’hygiène des mains s’améliore (nouvelle journée de sensibilisation le 5 mai 2009), les antibiotiques sont délivrés avec plus de discernement, la surveillance des infections du site opératoire s’intensifie.

Il s’agit aujourd’hui de renforcer ces efforts dans les établissements. Des objectifs à atteindre en 2012 sont fixés pour réduire l’incidence des infections du site opératoire, des SARM ( staphylococcus aureus résistants à la méticilline), des bactériémies associées aux cathéters veineux centraux, et des accidents exposant les soignants au sang. Il s’agit également, et l’enjeu est important, de sensibiliser les professionnels de santé en dehors des hôpitaux. Car une infection liée aux soins se contracte aussi en maison de retraite ou en cabinet de ville. La FMC (formation médicale continue) et l’EPP (évaluation des pratiques professionnelles) vont intégrer des programmes et des référentiels visant à renforcer la prévention, précise le ministère de la Santé.

Des indicateurs de mortalité dès 2010

Roselyne Bachelot l’a dit mercredi, elle veut faire tomber « la culture du secret, et faire accepter celle de l’évaluation ». De nouveaux indicateurs sont annoncés. Au-delà des infections nosocomiales, une dizaine d’indicateurs portant sur la qualité et la sécurité des soins en milieu hospitalier seront mis à la disposition du grand public en mars prochain. Des statistiques nationales sur la sécurité des malades en établissement de santé sortiront en juin. Des indicateurs de mortalité - une demande du président de la République - seront disponibles « dès le début de 2010 ». La ministre de la Santé demande à chaque médecin de s’approprier ces indicateurs, « pour suivre ses progrès, et, s’il y a lieu, pour comparer ses résultats avec ceux des établissements du même type ». Mais elle ne dit pas si un mécanisme est prévu, du type incitation ou sanction, pour les bons et les mauvais élèves.

À noter, l’association « le Lien » organise les deuxièmes « états généraux des infections nosocomiales et de la sécurité du patient » les 2 et 3 février à Paris, au Palais des Congrès (inscription et programme sur http//lelien.typepad.fr).

DELPHINE CHARDON

Source : lequotidiendumedecin.fr