Le Nigeria, un des trois pays au monde où la poliomyélite est considérée comme endémique, n’a pas signalé de nouvelle contamination depuis exactement un an, laissant espérer à l’avenir une éradication de la maladie dans le pays.
Le dernier cas de polio a été recensé le 24 juillet 2014 à Sumaila, dans l’État de Kano, dans le nord du Nigeria. Déjà en 2014, la prévalence de la maladie semblait s’affaiblir : l’Organisation mondiale de la santé (OMS) n’avait compté que six nouveaux cas dans le pays, contre 338 contaminations signalées en 2009.
D’ici quatre à six semaines, si toutes les données transmises à l’OMS sont jugées conformes aux normes internationales et validées par l’organisation, le Nigeria devrait être rayé de la liste des pays où la poliomyélite est endémique.
Deux ans encore de vigilance
Il s’agit d’un « progrès incroyable », estime Michael Galway, directeur adjoint de la fondation Bill et Melinda Gates, très engagée dans la lutte contre la maladie au niveau mondial. Mais « le boulot n’est pas fini », rappelle-t-il.
« L’interruption de la chaîne de transmission est une étape majeure », explique Ado Muhammad, le directeur de l’agence nigériane de développement des soins de santé primaires. « Mais notre but n’est pas juste l’interruption, c’est l’éradication ».
« Il nous reste encore deux ans durant lesquels nous devons éviter (des nouveaux cas) de polio » avant cette nouvelle étape, précise Oyrwale Tomori, le président de l’Académie des sciences du Nigeria, qui travaille sur l’éradication du virus depuis 45 ans.
La thèse du complot, une menace pour les campagnes de vaccination
Au Nigeria, des campagnes de vaccination avaient dû être suspendues ces dernières années après que des prêcheurs musulmans et des médecins propagèrent la rumeur selon laquelle le vaccin faisait partie d’un complot occidental visant à dépeupler l’Afrique.
Des thèses similaires circulent également en Afghanistan et au Pakistan où la polio est encore endémique.
C’est grâce à des vidéos de sensibilisation diffusées en boucle par le service public, au soutien financier d’organisations internationales, à l’appui du Centre américain de contrôle et de prévention des maladies (CDC) et à l’aide de dignitaires religieux, que le Nigeria a pu faire reculer le virus.
Pour Tunji Funsho, le président du programme de lutte contre la polio du Rotary Club au Nigeria, le cas nigérian pourrait servir d’exemple à l’Afghanistan et au Pakistan.
Mais la région du Nord-est, ravagée par six ans d’insurrection islamiste de Boko Haram, reste à surveiller.
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