"Dans les pays riches qui, comme la France, disposent de suffisamment de vaccins à ARN messager pour immuniser toute leur population, les discours suscitant l’hésitation, voire l’opposition à la vaccination, ne sont plus acceptables". Le coup de gueule collectif émane des plus hautes autorités scientifiques. Elles ont choisi le jour où le Conseil constitutionnel doit trancher sur la légalité du pass sanitaire pour intervenir ; et ce n'est sans doute pas l'effet du hasard. Les Académies de médecine, de pharmacie et des Sciences dénoncent "les fausses informations" et "contrevérités" qui "circulent dans une partie de l’opinion publique concernant les vaccins à base d’ARN messager."
Émises et entretenues "par une petite minorité", ces contre-vérités ne s’appuient, soulignent-ils, sur aucune donnée scientifique "mais leur large diffusion, surtout par les réseaux sociaux, entretient le doute et la confusion", protestent les Académies. Ces instances s'alarment par ailleurs que les médias leur servent de caisses de résonance, "trompant même certains professionnels de santé".
Dans le communiqué qu'elles ont diffusé jeudi 5 août, les Académies insistent d'abord sur l'efficacité des vaccins à ARNm : fruit de plus de trente ans de recherche, elles induisent, rappellent ces experts, une protection contre "plus de 90 % contre les formes symptomatiques de Covid-19 et presque totale contre les formes graves"
Les Académiciens insistent ensuite sur la sécurité de cette technologie : "ces vaccins ont fait l’objet d’un développement pharmaceutique et d’essais cliniques réalisés selon les bonnes pratiques pour leur mise sur le marché et ont été ensuite validés dans des procédures d’urgence face à la pandémie par les autorités de santé en Europe et aux États-uniens".
"Un immense succès de la Science"
Les experts entendent aussi tordre le cou aux fake news colportant un risque de modification au plan génétique : "l’ARN messager vaccinal, expliquent les professeurs, est dégradé rapidement après sa traduction en protéine vaccinale et, pas plus que les ARN physiologiques, ne s’intègre dans le génome humain."
En revanche, la prime à l'évolutivité est à leurs yeux un avantage majeur des vaccins à ARN messager : "ils ont l’avantage de pouvoir être produits rapidement en grandes quantités et pourraient être facilement modifiés, si nécessaire, face à d’éventuelles mutations d’échappement portées par de nouveaux variants", observent les Académiciens, qui insistent aussi sur le recul dont disposent désormais les autorités sanitaires : "Après l’injection de milliards de doses, l’efficacité vaccinale et sa sécurité ont été largement confirmées par toutes les études épidémiologiques en vie réelle et par la pharmacovigilance".
Et de conclure par un avertissement : "la pandémie de la Covid-19 risque de se prolonger tant que l’ensemble de l’humanité n’aura pas acquis une immunité (...) Seule une vaccination universelle permettra de l’interrompre. Le développement de nouveaux vaccins utilisant l’ARN messager est un immense succès de la science. Il fournit une arme très efficace sans laquelle il est actuellement impossible de vaincre la pandémie de Covid-19."
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