Les fonctions cognitives des enfants ne seraient pas altérées qu'il y ait eu ou non traitement par lévothyroxine pour hypothyroïdie fruste lors de la grossesse, selon une étude américaine (Institut de pédiatrie Eunice Kennedy Shriver avec le soutien des NIH) publiée dans « The New England Journal of Medicine ».
Cette étude ayant inclus des femmes enceintes dépistées avant 20 semaines d'aménorrhée (SA), dont 677 avec hypothyroïdie fruste et 526 avec hypothyroxinémie, n'a pas montré de différence de QI chez les enfants à l'âge de 5 ans entre le groupe traité par lévothyroxine et le groupe placebo.
Un moins bon pronostic (hématome rétroplacentaire, prématurité, détresse respiratoire néonatale) est associé à l'hypothyroïdie fruste non traitée pendnat la grossesse mais il n'était pas établi avec certitude que le traitement substitutif pendant la grossesse améliore les fonctions cognitives.
L'hypothyroïdie fruste est définie par une TSH > 4 mUI/l et une T4 libre normale, l'hypothyroxinémie par une TSH < 4 mUI/l et une T4 libre basse < 0,86 ng/l).
En France, il est recommandé de traiter l'hypothyroïdie fruste en cas de grossesse (recommandations HAS 2007). Ces nouveaux résultats pourraient-ils changer la donne ? Ce n'est pas l'avis exprimé dans un éditorial signé par David S.Cooper de Baltimore et Elizabeth Pearce de Boston, aux États-Unis où une controverse sur le sujet divise les sociétés savantes. Pour les deux endocrinologues, un traitement précoce par lévothyroxine à faible dose pour hypothyroïdie infraclinique présente de « possibles bénéfices, est peu coûteux et vraisemblablement sans risque ».
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