Sur les 100 confrères et consœurs dans la course des élections législatives, 27 se sont qualifiés pour le second tour dimanche soir. Plus de la moitié des médecins candidats qualifiés - 15 - sont issus des rangs de la majorité, à l’instar de Julien Borowczyk, généraliste dans la Loire, Anne Le Gagne, gériatre à Saint-Malo ou encore le député sortant Thomas Mesnier, urgentiste et rapporteur général de la commission des affaires sociales sous la dernière législature, qui atteint 27 % des suffrages, au coude à coude avec son rival de la Nupes.
Élue député du Loiret en 2017, Stéphanie Rist conserve sa place de favorite. Avec un score à 36,5 %, la rhumatologue macroniste est en ballottage favorable dans sa circonscription. Au total, toutes nuances politiques confondues, neuf médecins candidats se placent en ballottage favorable pour le second tour, dont les deux médecins députés sortants du Modem : la généraliste des Landes Geneviève Darrieussecq (33,4 %), ex ministre des Anciens combattants, qui se place à neuf points devant son concurrent de la Nupes et l’ORL Cyrille Isaac-Sibille (30,7 %), qui devance de sept points l’alliance de gauche dans la 12e circonscription du Rhône.
Triangulaire pour Philippe Juvin
La Nupes a placé trois praticiens au second tour, dont Delphine Bagarry, députée sortante des Alpes-de-Haute-Provence, qui avait été élue en 2017 sous les couleurs de la République en marche. Le 12 juin, l’urgentiste est arrivée en deuxième position (28 %), à 170 places d’écart, de la candidate du Rassemblement national. Urgentiste lui aussi - et tout nouveau dans la course à l’assemblée - Loïc Pen devance de justesse le candidat républicain dans la 7e circonscription de l’Oise, de 0,2 %. Enfin, Florence Roger, généraliste de Montréal, s'était déjà qualifiée (33,4%), la semaine dernière, dans la 1ere circonscription des Français de l'étranger.
Sur les trois candidats médecins frontistes, deux sont qualifiés, dont Thierry Frappé, généraliste dans le Pas-de-Calais, qui - avec 47,7 % des suffrages - se positionne en ballottage très favorable. Dans les Bouches-du-Rhône, Joëlle Mélin - médecin spécialiste en rééducation fonctionnelle, députée européenne et voix historique du RN sur les questions de santé - arrive en tête avec 24,8 % des votes, échappant de peu à une triangulaire. Une triangulaire que connaîtra pour sa part Philippe Juvin, candidat déçu à la primaire républicaine. Dans les Hauts-de-Seine, le chef des urgences de l'hôpital Georges-Pompidou et maire de La Garenne-Colombes n’atteint que la deuxième place (31,1 %), devancé par la candidate de la majorité. Deux autres médecins LR sont qualifiés pour le second tour : Yannick Neuder, cardiologue hospitalier en Isère et Jean-Paul Gaultier médecin généraliste dans les Vosges.
En Corse-du-Sud, le député sortant du Parti de la nation corse (PNC), Paul-André Colombani se place en bonne position pour conserver son siège à l’assemblée. Le généraliste a obtenu 37,2 % des suffrages, dix points devant sa concurrente de droite.
Les antivax sanctionnés
Aussi, le scrutin est venu durement sanctionner les figures de la complosphère et antivax, à commencer par la psychiatre Martine Wonner, députée sortante, sèchement reléguée à la 5e place du scrutin dans le Bas-Rhin (5,3 %). Ancien marcheur, Joachim Son Forget ne retrouvera pas non plus son siège au Palais Bourbon. Avec 4,5 % des suffrages, le radiologue, passé sous la bannière de Reconquête, est éliminé.
Animateur des rassemblements contre le passe sanitaire, Florian Philippot (4,6 %) n’accédera pas non plus à l’hémicycle, tout comme Francis Lalanne, candidat en Charente sous l’étiquette « France Libre » qui récolte moins de 3 % des bulletins.
Antivaccins eux aussi, les deux généralistes suspendus Grégory Pamart (divers) dans le Nord et Véronique Rogez (Debout la France) dans l’Oise n’atteignent pas non plus le second tour, avec respectivement 2,8 % et 1,6 % des voix.
Députés médecins éliminés et ministres en ballotage
Alors que 27 confrères avaient intégré les bancs du Palais Bourbon en 2017, six sortants sont déjà éliminés dont Nadia Ramassamy, généraliste députée de la Réunion (LR), Ramlati Ali, généraliste (Mayotte), Brahim Hammouche, psychiatre hospitalier (Moselle) ou encore Jean-François Eliaou, pédiatre.
Du côté du gouvernement, la ministre de la Santé et de la Prévention a passé avec succès le premier tour, obtenant 32,1 % des suffrages dans la 6e circonscription du Pas-de-Calais. Députée sortante, Brigitte Bourguignon supplante sa rivale frontiste de 800 voix et devra attendre le second tour pour confirmer sa place au gouvernement.
En Isère, son prédécesseur Olivier Véran conforte largement sa position. Avec 40,5 % des suffrages, le neurologue se place en ballottage favorable, six points devant la candidate Nupes. Scrutin favorable également pour Damien Abad, - ministre des Solidarité, de l'Autonomie et des Personnes handicapées dont la campagne avait été perturbée par des accusations de viol - qui obtient 33,3 % des bulletins dans l’Ain, contre 23,5 % pour la candidate Nupes.
Frédéric Valletoux en bonne position
Défenseurs infatigables de la régulation à l’installation, les députés Philippe Vigier (Modem), Guillaume Garot (Nupes) - qui frôle la qualification d’office - et Thierry Benoit (majorité présidentielle) arrivent tous trois en tête de leurs circonscriptions. À l’automne dernier par exemple, Thierry Benoit, député d’Ille-et-Vilaine, avait déposé une proposition de loi pour obliger les jeunes médecins à exercer trois ans en zones sous-dotées, pour lutter contre les déserts médicaux.
Aide-soignante et députée France insoumise, Caroline Fiat conserve, elle aussi, une courte longueur d’avance sur son concurrent frontiste, avec 29,9 % des voix. En 2017, l'aide-soignante mosellane avait créé la surprise en étant élue face au RN avec plus de 61 % des voix.
Enfin, le patron de la Fédération hospitalière de France (FHF), Frédéric Valletoux, est lui aussi en bonne voie d’obtenir un siège de député. Avec 27,8 % des voix, le maire de Fontainebleau devance la candidate Nupes de cinq points dans la 2e circonscription de Seine-et-Marne. Sa responsable communication institutionnelle à la FHF - Anaïs Brood - candidate en Seine-Saint-Denis atteint elle aussi péniblement le second tour, avec 9 % des suffrages, en ballottage très défavorable avec le candidat Nupes qui culmine à 62,8 %.
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