Le virus VIH pourrait bien cette fois se faire prendre de vitesse par les défenses « naturelles », comme le suggère une étude publiée dans « Nature ». L’équipe dirigée par Michel Nussenzweig, à l’université Rockefeller (New York), a réussi, pour la première fois chez l’homme, à contrôler l’infection à l’aide d’une nouvelle génération d’anticorps neutralisants très puissants, appelés 3BNC117.
Si les anticorps neutralisants se sont avérés décevants dans les essais cliniques jusque-là, les choses semblent bien différentes avec les 3BNC117. Comme l’explique le Pr Marina Caskey, co-premier auteur de l’étude : « Ce qui est remarquable avec ces anticorps, c’est qu’ils sont actifs contre plus de 80 % des souches de VIH (195 sur 237) et qu’ils sont très puissants ». Et si 10 à 30 % des sujets infectés en produisent naturellement, le phénomène ne se met en place que plusieurs années après l’infection, quand il est déjà trop tard.
Les chercheurs ont administré une dose unique de l’anticorps par injection IV à des sujets, infectés et non infectés. La surveillance était menée pendant 56 jours. Au dosage le plus élevé testé (30 mg/kg), l’ensemble des 8 patients traités ont vu leur virémie diminuer d’un facteur 300, et ce au terme de la première semaine de traitement pour la plupart.
Booster l’immunité et viser les réservoirs
Une seule dose s’est révélée bien tolérée et efficace pour réduire la charge virale, voire de manière prolongée pour certains individus. Chez la moitié du groupe à dose la plus élevée, les charges virales sont restées inférieures au niveau de départ, y compris à la fin de la période des 8 semaines, sans émergence de résistance.
Mais les chercheurs espèrent beaucoup plus de l’administration de ces « super » anticorps. Pour le Pr Florian Klein, autre co-premier auteur : « Contrairement au traitement conventionnel antirétroviral, la thérapie médiée par les anticorps implique les cellules immunitaires du patient, ce qui pourrait aider à mieux neutraliser le virus ». Mais surtout, ces anticorps neutralisants pourraient atteindre les réservoirs du virus, actuellement inaccessibles.
Comme les autres antirétroviraux, les anticorps 3BNC117 ne s’envisagent qu’en association. « Un anticorps seul (...) ne suffira pas à supprimer la charge virale sur le long terme car une résistance va apparaître », explique le Pr Caskey. L’un des gros avantages est le schéma d’administration, qui ne nécessite qu’une dose pour quelques mois. Au-delà, les anticorps neutralisants relancent l’espoir d’un vaccin préventif. Si un tel dispositif était capable d’entraîner la production d’anticorps aussi puissants, les défenses acquises pourraient suffire à bloquer l’infection dès le stade intial.
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